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À première vue, il semble difficile de comprendre le lien entre la communauté des incels — ces « célibataires involontaires » souvent associés à des idéologies misogynes — et les taxes douanières imposées par Donald Trump. Pourtant, aux États-Unis, certains membres de ces groupes masculinistes actifs sur les réseaux sociaux considèrent que ces droits de douane s’inscrivent dans leur vision conservatrice et misogyne de la société, en limitant l’accès des femmes à l’emploi.
Une vision misogyne du rôle des femmes au travail
Pour ces groupes, les femmes doivent se cantonner au rôle domestique, et l’accès des femmes à des postes clés dans le monde professionnel est perçu comme une menace. Ils dénoncent également ce qu’ils qualifient d’emplois « factices » ou inutiles, obtenus grâce à des programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) au sein des entreprises et de l’administration.
Le média Vox a analysé ce phénomène, tentant de décrypter ce lien parfois flou entre les tarifs douaniers et la place des femmes dans le monde professionnel. La plateforme Substack, par la voix de Cartoons Hate Her, soulignait dès mars 2025 que « beaucoup d’hommes, notamment les célibataires et ceux de droite frustrés, affichent une attitude étrangement antisociale envers les femmes au travail », accusant ces dernières d’occuper des emplois qu’ils jugent inutiles.
Les « emplois fictifs » : un symbole de l’émancipation féminine à combattre
Les incels voient dans ces « emplois fictifs » un facteur d’émancipation financière des femmes. Cette indépendance économique leur permet de ne plus dépendre du mariage avec un homme pour assurer leur stabilité, ce qui bouleverse les critères traditionnels de choix du partenaire.
Vox résume : « Avec cette motivation disparue, les critères des femmes en matière de partenaires amoureux ont explosé, laissant ces hommes désemparés, incapables de trouver une petite amie. » Cette transformation est dramatiquement perçue par les incels, qui accusent les femmes de participer à l’érosion des valeurs traditionnelles et au déclin économique.
Les réductions d’effectifs dans l’administration, orchestrées par Donald Trump et mises en œuvre par le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) d’Elon Musk, sont donc accueillies favorablement par ces partisans.
Taxes douanières et retour à un modèle traditionnel
Donald Trump espère, par le biais de l’augmentation des taxes à l’importation, provoquer un rapatriement des entreprises industrielles vers les États-Unis. Pour les incels, ce retour de l’industrie, historiquement un secteur masculin, restaurerait un équilibre idéal : moins de femmes actives sur le marché du travail et davantage d’hommes occupant des emplois de production capables de subvenir aux besoins de leur famille grâce à leur revenu.
Ce scénario correspond parfaitement à leur vision traditionaliste de la société, où le rôle des hommes est de pourvoir aux besoins économiques et celui des femmes, de rester au foyer.
Une misogynie révélée par le soutien aux politiques protectionnistes
La célébration par certaines communautés masculinistes des tarifs douaniers imposés par Trump révèle la présence persistante d’une misogynie ancrée dans une partie des sociétés occidentales, où les discours réactionnaires regagnent du terrain.
Ce phénomène illustre comment des mesures économiques, telles que les taxes douanières, peuvent être récupérées pour servir des agendas idéologiques, notamment ceux qui contestent la place des femmes dans la société et dans le monde professionnel.