# Poutine soutient le plan de paix chinois pour l’Ukraine
Le président Vladimir Poutine a exprimé son soutien au plan chinois comme une « véritable volonté » de mettre fin à la guerre en Ukraine alors qu’il se rend à Pékin pour renforcer le soutien de son partenaire international vital.
Lors d’une interview avec l’agence de presse d’État chinoise Xinhua publiée mercredi, avant une visite de deux jours dans le pays pour rencontrer le président Xi Jinping, Poutine a loué l’approche de Pékin, déclarant qu’elle comprenait véritablement les « causes profondes » du conflit et sa « signification géopolitique mondiale ».
## Réception du plan chinois
Le document en 12 points de la Chine pour mettre fin à la guerre a reçu un accueil mitigé lorsqu’il a été rendu public l’année dernière. Cependant, Poutine a salué les mesures supplémentaires rendues publiques le mois dernier comme des « étapes réalistes et constructives » qui « développent l’idée de la nécessité de surmonter la mentalité de la guerre froide ».
Les principes supplémentaires de Xi, établis lors de discussions avec le chancelier allemand Olaf Scholz, appellent à un « refroidissement » de la situation, la création de conditions pour rétablir la paix et la stabilité, et à minimiser les effets sur l’économie mondiale.
## Réaction ukrainienne
Le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhailo Podolyak, a rejeté mercredi les commentaires de Poutine sur les possibles négociations concernant la guerre, les qualifiant d’ »hypocrites ».
Poutine devrait arriver à Pékin jeudi, son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection en mars et son deuxième en un peu plus de six mois en Chine. Il se rendra également dans la ville du nord-est de Harbin pour une exposition commerciale et d’investissement.
## Méfiance chinoise
La Russie et la Chine ont proclamé une relation « sans limites » quelques jours avant que Moscou ne lance son invasion de l’Ukraine en février 2022, mais Pékin a jusqu’à présent évité de fournir des armes et des munitions réelles pour l’effort de guerre russe.
Avec l’Occident ayant imposé des sanctions sans précédent contre son offensive militaire, la Russie s’est tournée vers la Chine comme un soutien économique crucial.
Les deux pays ont depuis augmenté leur commerce à des niveaux records. La Chine a bénéficié des importations d’énergie bon marché en provenance de Russie et de l’accès à de vastes ressources naturelles, y compris des livraisons régulières de gaz par le pipeline « Power of Siberia ».
Mais la Chine, déjà engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, se méfie que son partenariat économique et sa coopération militaire avec la Russie ne soient davantage scrutés par l’Occident.
## Tarifs américains et mesures punitives
Mardi, les États-Unis ont imposé de nouveaux [tarifs majeurs](#) sur les véhicules électriques chinois, les batteries avancées, les cellules solaires, l’acier, l’aluminium et les équipements médicaux. La Chine a immédiatement promis des représailles, s’engageant à prendre des mesures pour défendre ses intérêts.
La Chine a déjà été ciblée par des mesures punitives en raison de la guerre. Ce mois-ci, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre plus de 280 entités dans leur dernier effort pour paralyser les capacités militaires et industrielles de la Russie, y compris 20 entreprises basées en Chine et à Hong Kong.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré mercredi que Washington continuerait à imposer des sanctions contre les entreprises impliquées dans le soutien de la Chine à la guerre de la Russie en Ukraine, ce qui inquiétait profondément les États-Unis.
## Sommet pour la paix
La Russie considère le conflit en Ukraine comme une lutte contre un « Occident collectif » qui n’a pas tenu compte de ses préoccupations sécuritaires en promouvant l’expansion vers l’est de l’OTAN et l’activité militaire à ses frontières.
Le plan de paix du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy appelle au retrait des troupes russes, au rétablissement de ses frontières post-soviétiques de 1991 et à ce que la Russie rende des comptes pour ses actions.
Il a déployé de grands efforts pour persuader la Chine de participer à un « sommet pour la paix » prévu en juin en Suisse.
Mais la Russie, qui n’est pas invitée, rejette l’initiative comme insignifiante et affirme que les discussions doivent prendre en compte les « nouvelles réalités ».
L’aide de Zelenskyy, Podolyak, a posté sur X au sujet de ce qu’il a appelé « l’activité de « négociation » hypocrite de Poutine », ajoutant que « dans le même temps, la Russie continue de brûler des villes dans le Donbass et essaie de percer dans la région de Kharkiv, tout en augmentant simultanément les crimes contre les civils ».
> Encore une fois, l’activité de « négociation » hypocrite de Poutine. Encore une fois, il parle de demandes d’ultimatum pour reconnaître la « non-défaite de RF », le déguisant en « diplomatie » traditionnelle russe…
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> Dans le même temps, la Russie continue de brûler des villes dans le Donbass et essaie de percer en…
Lors de sa visite en Ukraine, Blinken a déclaré que la Russie devrait et doit payer pour reconstruire ce qu’elle a détruit dans le pays, ajoutant que les États-Unis ont l’intention d’utiliser leur pouvoir pour saisir les actifs russes.
Zelenskyy a demandé à Blinken des systèmes de défense antimissile Patriot pour la ville de Kharkiv, près de la frontière russe, face aux gains continus des forces russes dans la région.