À Stockholm, quatre jeunes hommes âgés de 20 à 23 ans, membres d’Aktivklubb Sverige, la branche suédoise des Active clubs, seront jugés pour des violences et des crimes de haine commis en public. L’enquête décrit des actes motivés par la haine envers des immigrés, des féministes et des minorités, et des symboles néonazis retrouvés lors des perquisitions. Le mouvement promeut une idéologie suprémaciste blanche et une vision agressive de la masculinité, et les victimes décrivent des scènes de violence dans les transports en commun et dans l’espace public. Le procès est programmé pour débuter le 30 octobre à 09h15 et se poursuivre les 3 et 4 novembre, dans un contexte où les autorités soulignent un risque croissant de radicalisation chez les jeunes.
Procès à Stockholm: accusés pour crimes de haine
Selon l’enquête préliminaire consultée par l’AFP, « Il s’agit d’actes de violence totalement non provoqués, motivés par la haine », a déclaré Gustav Andersson, procureur en charge. Lors des perquisitions, des carnets à croix gammée et des autocollants « aimer la Suède, détester l’islam » ont été retrouvés. En détention, l’un des suspects a gravé sur sa table l’insigne des SS et le nombre 1488, des éléments visibles dans le dossier photographié. Le 14 renvoie aux « Fourteen Words » de David Lane et le 88 à « Heil Hitler ». Les quatre jeunes appartiennent à Aktivklubb Sverige, une structure locale de l’Active clubs.

Le mouvement est né de Robert « Rob » Rundo, lié à des émeutes à Charlottesville en 2017, et les adeptes illustrent leur image sur les réseaux sociaux avec des cagoules et des symboles sombres. Le parquet rappelle que la violence est censée se dérouler hors des salles de sport et vise des cibles comme des immigrés, des femmes, des juifs et des personnes LGBT+. Le procès se déroule selon le calendrier prévu et les accusés n’ont pas commenté les accusations lors des interrogatoires, selon l’enquête préliminaire.
Contexte idéologique et portée régionale
« La Suède est la locomotive de l’ultradroite nordique », affirme Jonathan Leman, chercheur à Expo, qui précise que ces groupes sont dirigés par des jeunes nés dans les années 2000 et recrutent encore plus jeunes via TikTok, parfois des enfants nés en 2011. Le rapport 2024/2025 de Säpo met en garde contre le risque de radicalisation des jeunes fascinés par la violence et attirés par ces groupes d’extrême droite. « Les Active Clubs de l’extrême droite violente constituent un phénomène en expansion en Europe », a relevé Fredrik Hallström, chef opérationnel cité dans le rapport.
Après ces révélations, le fils d’un ministre a été évoqué, et le ministre des Migrations a déclaré qu’il ne démissionnerait pas, affirmant qu’il ignorait les activités de son enfant. Les autorités soulignent toutefois la vigilance accrue face à ces réseaux et à leurs financements. Säpo a réitéré son avertissement et les quatre accusés ont nié les accusations, sans commentaire lors des interrogatoires, selon l’enquête préliminaire. Le procès, attendu fin octobre/début novembre, illustre l’attention soutenue des autorités face à un phénomène en expansion en Europe.
 
			        