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Joseph Kabila, l’ancien président congolais et opposant au gouvernement actuel, est jugé par la Haute Cour militaire de la République Démocratique du Congo (RDC) à partir du vendredi 25 juillet. Il est accusé de *« crimes contre la paix »* en lien avec le Mouvement du 23-Mars (M23), un groupe armé soutenu par le Rwanda.
Accusations et contexte
Joseph Kabila, qui réside à l’étranger depuis plus de deux ans, ne devrait pas être présent lors de l’ouverture de son procès. Les accusations portées contre lui incluent *« participation à un mouvement insurrectionnel, crime contre la paix et la sécurité de l’humanité, homicide intentionnel par balles, trahison, apologie, viol, torture et déportation, occupation à force ouverte de la ville de Goma »*. Ces crimes sont passibles de la peine de mort en RDC, où un moratoire sur l’exécution de cette peine en vigueur depuis 2003 a été levé récemment.
Parcours politique de Kabila
Fils de Laurent-Désiré Kabila, qui a renversé le dictateur Mobutu Sese Seko, Joseph Kabila a pris le pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père. Il a dirigé le pays jusqu’en 2019, période durant laquelle il est resté relativement discret. La coalition qu’il avait formée avec son successeur, Félix Tshisekedi, s’est effondrée après deux ans.
Procédures judiciaires engagées
En avril dernier, Constant Mutamba, ancien ministre de la justice, a saisi la justice militaire pour engager des poursuites contre Kabila pour sa prétendue participation au M23. Le procureur général de l’armée a obtenu l’autorisation de lever son immunité, permettant ainsi les poursuites, appuyées par le Sénat qui a voté en faveur de cette mesure.
Éléments de preuve
Un témoignage clé avance que Joseph Kabila aurait eu une conversation téléphonique avec un responsable du M23 concernant un plan soutenu par le Rwanda pour assassiner le président Tshisekedi. Selon ce témoignage, Kabila aurait recommandé de ne pas exécuter ce plan, arguant qu’un coup d’État militaire serait plus approprié.
Réactions et situation actuelle
Dans une allocution rare le 23 mai, après la levée de son immunité, l’ancien président a dénoncé la *« dictature »* du gouvernement Tshisekedi. Après avoir quitté le pays fin 2023, il est retourné à Goma en mai, une ville contrôlée par le M23. La région de l’Est de la RDC, riche en ressources naturelles, est en proie à des conflits depuis des décennies, exacerbés récemment par la prise de contrôle de Goma et Bukavu par le M23.
Accords de paix et tensions persistantes
Le 19 juillet, un accord entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa a été signé au Qatar, visant à instaurer un *« cessez-le-feu »* permanent. Cependant, des combats récents entre le M23 et des milices pro-Kinshasa ont fait au moins onze morts, soulignant la fragilité de la situation. Bien que le Rwanda nie toute implication militaire, des experts de l’ONU ont souligné son rôle dans les offensives du M23.