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Le procès de Sean Combs, plus connu sous les pseudonymes Puff Daddy, P. Diddy ou simplement Diddy, a officiellement débuté. Le célèbre rappeur et producteur américain de 55 ans est jugé par un jury composé de douze membres et six suppléants au tribunal fédéral de New York. Ce lundi 12 mai, la procédure a commencé avec les déclarations liminaires, prélude aux plaidoiries et aux témoignages qui s’annoncent nombreux.
Des accusations graves et une arrestation retentissante
Arrêté à l’automne 2024, Sean Combs est accusé d’avoir utilisé son empire musical pour orchestrer un système violent de trafic sexuel destiné à l’exploitation. Cette affaire, très médiatisée, implique également plusieurs célébrités et a pris une ampleur considérable avec les plaintes civiles déposées par plus de 120 victimes présumées.
Les premières suspicions d’agressions sexuelles sur le rappeur remontent aux années 1990, au début de sa carrière. C’est cependant son ex-compagne, la chanteuse de R & B Cassie, qui a brisé le silence en novembre 2023. Elle a porté plainte pour un viol datant de 2018, des comportements violents, ainsi que des exigences déviantes, notamment le fait de l’avoir contrainte à des relations sexuelles avec des travailleurs du sexe.
Cette plainte a été réglée rapidement par un accord financier confidentiel en moins de 24 heures. Néanmoins, cet épisode a déclenché une vague de dénonciations : près d’une trentaine de personnes, hommes et femmes, ont depuis porté plainte pour des faits similaires.
Le « Weinstein de la musique »
Les accusations couvrent un large spectre, allant de viols en réunion à des attouchements sexuels, parfois sur des mineurs, en passant par le trafic sexuel et la soumission chimique. Ces actes auraient eu lieu lors de « freak offs », des fêtes orgiaques s’étalant sur plusieurs heures, voire plusieurs jours, organisées par Sean Combs.
Face à ces graves accusations, une enquête fédérale a été ouverte. En mars 2024, les autorités ont perquisitionné ses résidences à Los Angeles et Miami, illustrant l’ampleur de l’affaire. La presse américaine a rapidement qualifié Sean Combs de « Weinstein de la musique », référence à Harvey Weinstein, symbole des abus dans l’industrie du cinéma.
Originaire de Harlem, Sean Combs est depuis plusieurs décennies une figure incontournable de la musique américaine, cumulant les rôles de rappeur, producteur et homme d’affaires influent.
En septembre 2024, il a été arrêté à Manhattan et incarcéré à la prison de Brooklyn en attendant son procès. Malgré sa détention, les plaintes continuent d’affluer : plus d’une centaine de victimes présumées, dont des mineurs, ont lancé une action collective contre lui, portée par l’avocat Tony Buzbee. Ce dernier s’est notamment illustré pour avoir obtenu un accord de 700 millions d’euros (750 millions de dollars) en faveur des victimes du drame d’Astroworld survenu lors d’un concert de Travis Scott en 2021.
Jay-Z impliqué dans l’affaire
Parallèlement, des révélations troublantes ont émergé dans la presse. En 2016, des images de vidéosurveillance tournées à l’hôtel InterContinental de Los Angeles montrent Sean Combs en train de frapper son ex-compagne Cassie. Ces images ont été diffusées à l’époque par CNN.
La liste des personnalités impliquées s’est également étendue au rappeur Jay-Z. Ce dernier est visé par une plainte l’accusant, avec Sean Combs, d’avoir violé une adolescente de 13 ans lors d’une soirée après les MTV Music Awards en 2000. Cette plainte a finalement été retirée en février 2025, Jay-Z qualifiant cette décision de « victoire ».
Pour Sean Combs, en revanche, la situation reste critique. De nouveaux chefs d’accusation ont été ajoutés, notamment celui d’avoir imposé à ses employés le silence sur les abus sexuels dont ils ont été témoins. Ces témoignages figurent dans la série documentaire de Max, La chute de P. Diddy. Le producteur plaide non coupable pour l’ensemble des accusations.
Ce procès exceptionnel, prévu pour durer huit semaines, décidera de son sort. Sean Combs risque une peine de prison à vie.