Le procès des viols de Mazan, qui se déroule au tribunal judiciaire d’Avignon, attire l’attention depuis plus de trois mois. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est au cœur d’une affaire complexe de violences sexuelles orchestrées sous soumission chimique. Ce système a été utilisé pour violer et faire violer sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés sur Internet. En tout, 50 coaccusés ont été appelés à témoigner dans cette affaire, alors que le verdict est attendu d’ici le 20 décembre.
Profil d’Ahmed T.
Nom : Ahmed T.
Âge : 54 ans
Profession : Plombier
Faits : une venue, la nuit du 4 au 5 juin 2019
Statut : comparaît libre, après 12 mois en détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 12 ans
Ahmed T., au moment des faits, fréquentait le site Coco «depuis deux trois ans». Il évoque sa passion pour les vieilles voitures et décrit son expérience sur ce site comme une succession de «premières fois» : son rendez-vous avec Dominique Pelicot est le «premier» conclu en ligne, tout comme sa «première relation extraconjugale», et c’est également sa «première fois» à la barre. En couple avec sa femme depuis l’âge de 19 ans, il se dit très impliqué dans la vie de ses trois enfants et de ses cinq petits-enfants, admettant que son couple s’est éloigné sexuellement.
Sa défense et ses déclarations
Ce plombier autoentrepreneur, dont le parcours est qualifié de «ponctué de réussites», déclare ne pas avoir été informé de l’état de sédation de Gisèle Pelicot. Refusant la qualification de viol, il souligne : «Je sais ce qu’est un viol, j’aurais attendu 50 ans ?» et insiste en disant qu’il a été manipulé. Ahmed T. affirme également qu’il n’aurait pas fait le trajet jusqu’à Mazan pour commettre un acte aussi grave.
Il évoque sa vision influencée par des films pornographiques, où il a «déjà vu des femmes faire semblant de dormir», et conclut qu’il était en présence d’un «couple candauliste». Son témoignage soulève des interrogations, notamment lorsqu’il déclare qu’il ne s’inquiète pas de l’absence de réaction de Gisèle Pelicot, et que les ronflements de cette dernière auraient conduit à son départ. De manière choquante, il déclare : «Je ne suis pas violeur mais, si je devais violer quelqu’un, ça n’aurait pas été une dame de 57 ans, mais une belle… Excusez-moi.»