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Lors du procès du braquage de Kim Kardashian, deux accusés racontent devant la cour d’assises de Paris quarante années de parcours criminel, marquées par des détentions répétées et des épisodes personnels difficiles. Yunice Abbas et Didier Dubreucq reviennent sur leurs vies de bandits, confrontés à la justice pour leur implication présumée dans l’agression de la star américaine en octobre 2016.
Des accusés face à leur passé
Yunice Abbas, atteint de la maladie de Parkinson, tient son bras pour contenir les tremblements tandis que Didier Dubreucq arrive en séance après une chimiothérapie. Pendant plusieurs heures, ces deux hommes âgés de 69 et 71 ans ont répondu aux questions de la cour sur leur parcours judiciaire, marqué par plusieurs décennies de délits.
Interrogé sur son passé de braqueur, Didier Dubreucq réagit vivement : « C’est comme voyou. Moi je suis un bon garçon. Voyou ça veut dire mauvais garçon », déclare-t-il en refusant cette étiquette. Il affirme être apte physiquement et intellectuellement malgré son traitement contre le cancer, maladie qu’il a découverte en détention provisoire.
L’accusation lui reproche d’être l’un des deux hommes armés ayant pénétré dans la chambre de Kim Kardashian pour dérober sa bague de fiançailles estimée à 3,7 millions d’euros. Didier Dubreucq nie fermement ces faits, assurant que depuis la naissance de ses enfants à la cinquantaine, il a renoncé aux crimes violents.
Yunice Abbas assume le braquage
Contrairement à son coaccusé, Yunice Abbas a reconnu sa participation au braquage et en a même tiré un livre, dans lequel il relate son expérience et a fait plusieurs apparitions médiatiques depuis sa sortie de prison en 2021. Ce dernier a été identifié comme le guetteur resté à l’extérieur de l’hôtel, sans jamais avoir vu Kim Kardashian en personne.
Lors de son interrogatoire, l’avocate générale a brandi son ouvrage orné de petits diamants et intitulé « J’ai séquestré Kim Kardashian », ce qui a suscité des remarques sur une éventuelle fierté présumée. Yunice Abbas a nié toute glorification, assurant qu’il regrette totalement le braquage et qu’il voulait simplement rétablir sa vérité.
Atteint lui aussi de la maladie de Parkinson après une opération cardiaque en détention provisoire, cet homme au franc-parler déconcertant a raconté avec émotion ses 17 années cumulées de prison et ses premières incarcérations pour vols à l’adolescence.
Des « raccourcis qui rallongent »
Malgré ses nombreuses condamnations, Yunice Abbas a tenté à chaque sortie de se réinsérer socialement en rouvrant un garage ou en travaillant comme mécanicien. Le président de la cour s’est intéressé à cette dualité, demandant ce qui pousse l’accusé à retomber dans la délinquance.
Ce dernier a évoqué des « moments de faiblesse », liés à des besoins financiers urgents et à un ressentiment profond envers les banques, qu’il accuse de refuser des crédits aux personnes sans ressources. Selon lui, il s’est laissé tenter par « des raccourcis faciles » qui n’ont fait qu’« compliquer » sa vie.
Lorsqu’interrogé sur sa préparation à la sanction, il a admis ne jamais être prêt mais a concédé qu’il faudrait « payer les pots cassés ».