Au procès Jubillar, qui entre dans sa quatrième semaine, les plaidoiries des parties civiles et le réquisitoire des avocats généraux se succèdent dans un contexte dense et technique. Louis et Elyah, enfants du couple, réclament que Cédric Jubillar dise la vérité, il la doit à ses enfants. « On veut que Cédric Jubillar dise la vérité, il la doit à ses enfants », mais s’il « ne la donne pas, elle sera judiciaire », avait déclaré à l’AFP Me Chmani, avant le procès. La présidente des assises, Hélène Ratinaud, a lu, à la fin des débats, un courrier de Louis exprimant son désir de pouvoir se recueillir près du lieu où repose sa mère.
Dernières plaidoiries des enfants du couple et réquisitoire attendu
Dans la matinée, Me Chmani et Me Boguet, conseils des enfants du couple, Louis et Elyah, plaideront l’un après l’autre pour rappeler les attentes de leurs jeunes clients âgés de 11 et six ans. Mercredi 15 octobre, les avocats généraux Pierre Aurignac et Nicolas Ruff prononceront leur réquisitoire contre Cédric Jubillar, à l’issue des dernières plaidoiries des parties civiles présentées plus tôt dans la journée. Selon les observateurs, l’accusé a été traité avec courtoisie tout au long des échanges, mais ses réponses parfois hésitantes ont commencé à irriter les procureurs et à nourrir les attentes autour du réquisitoire de mercredi.
Dialogues entre Cédric Jubillar et les avocats, et réactions des procureurs
Les échanges entre l’accusé et les avocats ont alterné entre courtoisie et tension. « À chaque fois qu’on essaie de dialoguer avec vous, vous vous dérobez, c’est un peu vain de discuter. Mais merci monsieur ! », a ainsi regretté Pierre Aurignac lors du long interrogatoire. « Vous dites tout et son contraire sur tout et n’importe quoi », s’est exaspéré Nicolas Ruff lors de la même journée. Lorsque Jubillar estimait qu’on cherchait à le forcer à répondre, l’avocat général répliquait : « Je crois au contraire que je suis trop gentil avec vous. »
Le duo d’avocats généraux a aussi montré les crocs lorsque, en première semaine, un ancien policier cité comme expert par un avocat des parties civiles présentait des théories jugées par les procureurs comme peu fiables. « Vous demandez à cette cour d’assises de condamner cet homme sur la base de cette plaisanterie, monsieur ? », avait lancé Pierre Aurignac. Une autre remarque portait sur une erreur de copier-coller décelée par une gendarmerie, que l’on pouvait interpréter comme une mise en cause de la rigueur procédurale. Selon Me Boguet, « on a affaire à une paire efficace, on a senti leur complémentarité ».
La défense plaidera jeudi toute la journée, avant le verdict attendu vendredi, dans une affaire sans corps où les échanges des procureurs ont été marqués par une exigence de clarté et un souci de respect des contraintes procédurales.