À Albi, dans la cour d’assises du Tarn, le procès de Cédric Jubillar se poursuit autour du meurtre présumé de Delphine Jubillar, disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Les avocats des enfants du couple réclament une condamnation et exposent les éléments qui, selon eux, prouvent la responsabilité du mari. Dans le box, l’accusé demeure calme, tandis que les avocats des parties civiles décrivent l’impact sur Louis et Elyah, âgés de 11 et 6 ans. Le déroulement de l’audience mêle témoignages et analyse des éléments matériels, et les réquisitions des procureurs doivent être prononcées bientôt.
À Albi, le procès Jubillar poursuit son déroulement
Le déroulé de l’audience a été marqué par la plaidoirie des avocats des enfants, Me Laurent Boguet et Malika Chmani, qui portent les intérêts de Louis et Elyah. Selon eux, les éléments réunis démontrent la gravité du féminicide et l’implication présumée de l’époux.
« Rendez-leur Delphine ! Rendez-leur Delphine ! »
a lancé Me Boguet, dans une allocution ouverte au public, rappelant les demandes des plaignants. Des passages d’emphase ont aussi illustré les efforts des avocats pour obtenir des réponses aux questions des enfants, pris en charge par leur tante maternelle.
« Ça donne de la chair autour d’un squelette, celui du féminicide », a enchaîné l’avocat, citant l’expression sur le dossier; « Accablant ! », a-t-il ajouté en insistant sur l’enchaînement des éléments de l’enquête. D’une voix chargée d’émotion, Malika Chmani a regretté que Louis et Elyah, aujourd’hui pris en charge par leur tante maternelle, n’aient « jamais eu de réponses à leurs questions » au cours des quatre semaines de procès. Ils « méritaient mieux », a-t-elle jugé, estimant que l’accusé n’avait pas été « à la hauteur de leur innocence, de leur insouciance, de leur naïveté », alors que, pourtant, « ils vous ont tendu la main ».
Toujours stoïque dans son box, l’accusé a montré peu d’émotions face à la plaidoirie de Me Chmani, réprimant ici un bâillement, là se redressant sur son siège. « Je me suis adressée directement à lui. J’ai essayé de voir un peu d’humanité […] Je n’ai rien ressenti, vraiment le vide », a-t-elle confié à la presse en marge de l’audience. « Il n’y pas eu de vérité de leur père, je suis venue chercher une vérité judiciaire », a conclu à la barre l’avocate.
Les deux représentants de l’accusation, Pierre Aurignac et Nicolas Ruff, doivent enchaîner par leur réquisitoire. Accusé de meurtre par conjoint, Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité. Tout au long du procès, les interventions des deux hommes ont ponctué chaque témoignage et exposé d’experts, souvent sur des points factuels très précis. Ils ont pris un soin manifeste à traiter avec considération l’accusé, le saluant toujours poliment. Ce n’est qu’en fin de procès que les réponses de Cédric Jubillar (ses « peut-être », « si vous le dites », « je ne sais pas »…) ont commencé à impatienter les représentants de l’accusation. « À chaque fois qu’on essaie de dialoguer avec vous, vous vous dérobez, c’est un peu vain de discuter. Mais merci monsieur ! », a ainsi regretté Pierre Aurignac lundi, lors du long interrogatoire de Cédric Jubillar. « Vous dites tout et son contraire sur tout et n’importe quoi », s’est exaspéré Nicolas Ruff lors de la même journée.
Les avocats des enfants et les réquisitions attendues
La suite de l’audience doit connaître les réquisitions des deux avocats généraux, et la décision du jury dans ce dossier complexe. Les avocats présentent les pièces et les témoignages qui, selon eux, confirment l’intention et la scène du crime. Le cas Jubillar est suivi avec attention en France entière, mais c’est dans le Tarn que le procès se déroule actuellement. Les avocats des enfants ont d’ailleurs rappelé les enjeux pour Louis et Elyah et ont insisté sur la nécessité d’un verdict clair et sans ambiguïté.
Selon les participants, les avocats des enfants ont assuré que les arguments et les pièces présentés ont été traités avec la précision attendue et que le déroulement du procès a été marqué par une certaine fébrilité chez l’accusé lorsque les questions ont porté sur les détails du quotidien du couple. Les deux avocats généraux, Pierre Aurignac et Nicolas Ruff, ont mis en perspective les éléments de l’enquête et ont indiqué que la suite du procès pourrait déboucher sur une réquisition de condamnation ferme.