Table of Contents
Elle est peut-être l’une des plus jeunes victimes de Joël Le Scouarnec, l’ex-chirurgien jugé à Vannes pour près de 300 viols et agressions sexuelles, commis en majorité sur des enfants. Une Sarthoise, bébé de deux ans et demi au moment des faits, a pris la parole jeudi devant la cour criminelle.
Une confiance anéantie
Devant la cour criminelle, la Sarthoise, qui n’était qu’un bébé à l’époque, n’avait gardé aucun souvenir des actes de l’accusé, alors collègue de son père à la clinique de Loches. Le chirurgien avait profité d’une journée festive chez ses parents pour l’agresser. C’est 30 ans plus tard qu’elle apprend par les gendarmes qu’elle figurait dans les journaux de Joël Le Scouarnec.
Elle raconte la difficulté d’aborder ce sujet avec ses parents. « *De cette journée, mon père maintient qu’il ne s’en souvient pas,* » explique la femme qui vit aujourd’hui en Sarthe. « *Ma mère, elle fond en larmes et ne peut plus parler ; mon père s’interpose. Après cette journée, avec Le Scouarnec, ils ne se sont plus vus.* » Elle décrit une famille « brisée ». « *La confiance en mes parents est anéantie. Je ne leur parle plus.* »
Les yeux dans les yeux
Aujourd’hui, la petite fille de Loches est devenue elle-même soignante. « *Je ne pense pas que cela me quittera pour le reste de ma carrière,* » avance-t-elle. « *Instinctivement, quand je verrai un infirmier homme entrer dans la chambre d’un petit enfant, j’aurai des doutes.* »
Joël Le Scouarnec reconnait et s’excuse, mais dit n’avoir aucun souvenir des faits, alors même qu’il se souvient de la maison des parents. Elle plante son regard dans le sien : « *Droit dans les yeux, vous me soutenez que vous ne vous souvenez pas ?* » « *Non,* » répond-il.
Pour aller plus loin
Les terribles « carnets noirs » de l’ex-chirurgien accusé de pédocriminalité révèlent un nombre impressionnant de victimes, ainsi que des ratés logistiques. Ce procès est sans précédent, marquant une étape cruciale dans la lutte contre la pédocriminalité en France.