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Le procès de Nicolas Sarkozy a débuté le 6 janvier 2025 au tribunal correctionnel de Paris, avec une ambiance déjà électrique. Ce procès, prévu pour durer quatre mois, a vu la défense plaider une « exception d’incompétence », remettant en question la compétence du tribunal à juger les faits reprochés à l’ancien président et à Brice Hortefeux.
Une défense qui remet en question la juridiction
Me Jean-Yves Dupeux, avocat de Brice Hortefeux, a demandé aux juges de ne pas interpréter cette démarche comme une « exception de défiance ». Selon la défense, les faits en question relèvent de la Cour de justice de la République (CJR), qui est la seule compétente pour juger les membres du gouvernement pour des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions, conformément à l’article 68-1 de la Constitution.
Le « pacte de corruption » au cœur des débats
Les avocats ont tenté de démontrer que les visites de Nicolas Sarkozy en Libye en 2005 étaient liées à ses « attributions ministérielles ». Le parquet, en revanche, soutient que les délits reprochés sont détachables de leurs fonctions gouvernementales. Cette question de compétence est cruciale, car elle se rattache à l’accusation selon laquelle un « pacte de corruption » aurait été établi entre le régime de Kadhafi et Sarkozy pour financer sa campagne présidentielle de 2007.
Des arguments variés pour la défense
Me Dupeux a insisté sur le fait que les visites en Libye de Sarkozy et Hortefeux étaient officielles, destinées à signer des accords de coopération. Il a fait référence à un contexte international où plusieurs dirigeants, dont Jacques Chirac, cherchaient à établir des relations avec la Libye. La défense a également fermement démenti les allégations selon lesquelles Brice Hortefeux aurait transmis des informations financières à son interlocuteur libyen.
Les réquisitions du parquet contestées
Jean-Michel Darrois, avocat de Sarkozy, a critiqué l’ordonnance de renvoi, qui selon lui, reproduit presque intégralement le réquisitoire du Parquet national financier (PNF) sans tenir compte des raisons qui justifiaient le voyage de Sarkozy en Libye. Il a souligné que ce déplacement avait été annoncé en conseil des ministres et n’avait rien de secret, affirmant que cela démontrait une volonté de développer des coopérations entre la France et la Libye.
Une tension palpable en salle d’audience
Les débats ont pris une tournure particulièrement tendue lorsque Quentin Dandoy, l’un des procureurs, a réagi aux propos de la défense, soulignant que Nicolas Sarkozy était un citoyen comme les autres et que les insinuations de victimisation par rapport à l’institution judiciaire n’étaient pas fondées. L’audience a été suspendue jusqu’au 8 janvier, moment où le tribunal décidera de sa compétence dans cette affaire.