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Le Washington Post a révélé dimanche les grandes lignes d’une proposition du président américain Donald Trump visant à mettre un terme à la guerre israélienne contre Gaza, prévoyant un cessez‑le‑feu immédiat et des mesures conséquentes pour la libération des captifs et la reconstruction du territoire.
Les grandes lignes du plan
Le document, présenté comme un plan en 21 points, appelle à :
- un arrêt immédiat de toutes opérations militaires dans la bande de Gaza ;
- le gel des lignes de front à leurs positions actuelles ;
- la libération de tous les prisonniers encore vivants dans les 48 heures suivant le début de l’accord ;
- la remise des dépouilles d’une vingtaine de personnes présumées tuées ;
- la destruction des armes offensives du mouvement Hamas et une mesure d’amnistie pour les combattants s’engageant à la coexistence pacifique, avec possibilité de départ sécurisé pour les membres de Hamas qui le désirent.
Le Washington Post indique avoir obtenu le plan et que deux organismes gouvernementaux ont vérifié son authenticité auprès de l’administration américaine.
Références mentionnées dans le document : Donald Trump (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/8/26/%D8%AF%D9%88%D9%86%D8%A7%D9%84%D8%AF-%D8%AA%D8%B1%D9%85%D8%A8), Gaza (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9), Hamas (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/10/%D8%AD%D8%B1%D9%83%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%82%D8%A7%D9%88%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9-%D8%AD%D9%85%D8%A7%D8%B3).
Adhésion et consultations
Ni Israël ni le Hamas n’ont encore approuvé le plan, qui s’étend sur plus de trois pages. Les responsables américains en ont présenté les éléments lors de rencontres de haut niveau en marge de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière.
Donald Trump devait, selon les informations, pousser le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à accepter la proposition lors d’une rencontre prévue à la Maison‑Blanche.
Un haut responsable israélien a déclaré lors d’une brève réunion avec des journalistes que Tel‑Aviv avait besoin d’examiner le texte avant la réunion Trump‑Netanyahu. Selon des responsables régionaux, le Hamas n’avait pas encore reçu de copie formelle du plan.
Incertaines modalités d’exécution
Le plan donne peu de précisions sur l’ordre ou la chronologie d’exécution des 21 points, hormis le cessez‑le‑feu initial, la libération des prisonniers et l’augmentation de l’aide humanitaire.
Il précise qu’aucun habitant de Gaza ne sera forcé de partir et que ceux qui choisiront de s’en aller auront le droit de revenir. Toutefois, il ne détaille pas où les Gazouis seraient relogés durant la mise en œuvre de la « plan Trump pour le développement économique, la reconstruction et la revitalisation » du secteur.
Un responsable régional, qui a demandé à conserver l’anonymat, a résumé la situation : « Rien n’est encore tranché… ce sont toujours des grandes lignes. Certains points doivent encore être réglés. »
Quelques éléments chiffrés et sensibles
Le texte comporte des dispositions précises et potentiellement controversées :
- Une fois tous les prisonniers libérés, Israël s’engagerait à libérer 250 personnes condamnées à perpétuité, ainsi que 1 700 Gazaouis détenus depuis le 7 octobre 2023.
- Pour chaque corps israélien remis, Israël livrerait 15 dépouilles palestiniennes.
Le plan affirme que, dès acceptation de l’accord, l’aide serait acheminée immédiatement et intégralement vers Gaza pour :
- réhabiliter les infrastructures (eau, électricité, assainissement) ;
- réparer hôpitaux et boulangeries ;
- introduire l’équipement nécessaire au déblaiement et à la réouverture des routes.
Le document ne précise ni qui financera ni qui exécutera ces opérations.
Distribution de l’aide et acteurs impliqués
Le plan stipule que l’aide sera introduite et distribuée « sans ingérence des parties » via l’ONU et ses agences, ainsi que par d’autres institutions internationales non affiliées aux parties en conflit.
Il n’est pas clair si ce mécanisme inclut des entités spécifiques opérant dans le sud de Gaza, telles que la « Gaza Humanitarian Foundation » soutenue par les États‑Unis et Israël, mentionnée dans certains échanges régionaux.
Gouvernance transitoire et sécurité
Le texte prévoit la création d’une « administration de transition provisoire » composée de Palestiniens compétents et d’experts internationaux pour gérer les services quotidiens à Gaza.
Cette autorité transitoire serait soutenue et supervisée par une « nouvelle instance internationale » que les États‑Unis envisagent de créer en concertation avec d’autres acteurs.
Parallèlement, l’Autorité palestinienne en Cisjordanie devrait entreprendre des réformes internes afin de devenir, à terme, apte à prendre en charge Gaza.
Sur le plan sécuritaire, la Maison‑Blanche propose de former, avec des partenaires arabes et internationaux, une force de stabilisation internationale temporaire déployée immédiatement pour assurer la sécurité dans la bande de Gaza, en attendant la formation et l’entraînement d’une force palestinienne locale.
Les forces de défense israéliennes effectueraient un transfert progressif des zones occupées dans Gaza, jusqu’à un retrait complet, à l’exception d’une présence non définie en périphérie.
Certains gouvernements arabes auraient donné leur accord de principe pour participer à cette force internationale, mais de « nombreuses discussions » sont encore nécessaires, selon un responsable régional.
Points diplomatiques délicats
Le plan reconnaît le rôle important joué par le Qatar comme médiateur dans le conflit, ce qui reflète la volonté d’inclure des acteurs régionaux dans la mise en œuvre.
Des responsables israéliens ont admis que certains éléments seraient difficiles à réaliser, notamment le processus de désarmement à Gaza. Ils ont toutefois indiqué leur accord de principe sur l’idée d’une autorité de transition administrée par des Gazouis « et d’autres ».
Les deux dernières dispositions du document sont parmi les plus sensibles : elles semblent chercher un équilibre entre la reconnaissance par plus de 150 pays d’un État palestinien et la volonté des gouvernements arabes de ne pas s’engager dans un accord qui ignore la question d’un État futur.
Le texte affirme prudemment que, « une fois mises en œuvre toutes les mesures de développement et les réformes politiques, il pourrait finalement exister les conditions nécessaires pour envisager, de manière crédible, une trajectoire vers l’établissement d’un État palestinien », reconnaissant que cela constitue une aspiration du peuple palestinien.
Il ajoute que les États‑Unis initieront un dialogue entre Israël et les Palestiniens pour définir une perspective politique de coexistence pacifique et prospère.
Déclarations publiques
Samedi, Donald Trump a déclaré qu’il existait « une bonne volonté » pour parvenir à un accord sur Gaza comme jamais auparavant. Il a ajouté que « tout le monde veut dépasser cette période difficile » et qu’il était « honoré » de participer aux négociations relatives à Gaza.