Table of Contents
Protests en Turquie après l’arrestation du maire d’Istanbul
Des manifestants turcs sont descendus dans les rues pour la deuxième nuit consécutive après l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, dans le cadre d’une enquête distincte sur la corruption et le terrorisme.
Des manifestations ont eu lieu au siège de la mairie d’Istanbul jeudi, où de petits groupes de manifestants se sont heurtés à la police en tentant d’approcher la place Taksim, clôturée, un site de grandes manifestations en 2013.
Réactions à Ankara et dans d’autres villes
À Ankara, la capitale turque, la police a utilisé des canons à eau pour disperser les foules à l’Université technique du Moyen-Orient. De plus petites manifestations ont également été signalées dans la ville d’Izmir, sur la côte turque, et à Adana, dans le sud de la Turquie.
Les circonstances de l’arrestation
Le maire a été arrêté lors d’un raid à l’aube mercredi, quelques jours avant qu’il ne devait annoncer sa candidature à la présidence de 2028 en tant que candidat de l’opposition. Parmi les personnes arrêtées figuraient des figures de proue, y compris des journalistes, des hommes d’affaires et des membres du personnel du gouvernement municipal d’Istanbul.
Imamoglu, membre du Parti républicain du peuple (CHP), est considéré comme l’un des principaux rivaux du président turc Recep Tayyip Erdogan. Il fait face à des accusations multiples, y compris de « corruption, extorsion, fraude aggravée et obtention illégale de données personnelles à des fins lucratives dans le cadre d’une organisation criminelle ». De plus, il est accusé de collaboration présumée avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) lors des élections municipales.
Conséquences pour le maire et pour le pays
Le PKK est désigné comme une « organisation terroriste » en Turquie et est à l’origine d’une rébellion de longue date visant à créer un Kurdistan indépendant. Plus tôt cette semaine, une université turque a annulé le diplôme d’Imamoglu pour « irrégularités », une mesure qui pourrait le voir exclu de la politique. Les accusations s’ajoutent à une liste croissante d’enquêtes judiciaires à son encontre, dont certaines remontent à 2022.
Les manifestations déclenchées par la détention d’Imamoglu semblent prêtes à se poursuivre tout au long du week-end, malgré une interdiction de quatre jours imposée par le gouvernement.
Appels à la mobilisation et réactions sur les réseaux sociaux
Lors d’un rassemblement devant la mairie d’Istanbul jeudi soir, le leader du CHP, Ozgur Ozel, a appelé ses partisans à continuer de manifester. « Oui, j’appelle le peuple dans les rues », a-t-il déclaré, en les exhortant à ne pas recourir à la violence.
De nombreuses personnes ont également utilisé les réseaux sociaux pour exprimer leur mécontentement, partageant 18,6 millions de publications dans les 24 heures suivant la détention d’Imamoglu, selon le ministre de l’Intérieur Ali Yerlikaya. Parmi ces publications, 261 comptes de réseaux sociaux ont été jugés « incitant » à la haine publique ou au crime, ce qui a conduit la police à arrêter 37 utilisateurs suspects.
Impact sur les marchés et réponse du gouvernement
Le marché turc a également été touché par l’arrestation surprise. Les échanges ont été temporairement suspendus mercredi pour éviter une vente panique, tandis que la livre turque a chuté à un niveau record.
Malgré ce tumulte, le président Erdogan et son parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement, continuent de défendre la détention d’Imamoglu. Omer Celik, le porte-parole du parti, a exhorté l’opposition à respecter le processus judiciaire. « Ce que doit faire un homme politique, c’est suivre le processus judiciaire », a déclaré Celik aux médias. « Aucun d’entre nous n’a d’informations sur le contenu du dossier criminel. »