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Quand l’ado a honte de ses parents : conseils et gestes

by charles
France

La honte ressentie par les adolescents envers leurs proches peut marquer une étape sensible du développement. Des professionnels estiment qu’elle peut apparaître dès l’adolescence et s’exprimer par le besoin d’individualisation et de différenciation vis-à-vis du cadre familial. Cet article synthétise les éléments clés issus d’extraits et de conseils exprimés par Frédérique Pouzol, psychopraticienne à Opio (Alpes-Maritimes), afin d’éclairer les familles confrontées à ce phénomène.

Comprendre le déclencheur de la honte chez l’adolescent

La période de l’adolescence est souvent décrite comme une phase de mutation identitaire où l’individu cherche à se définir en dehors du regard des adultes qui l’ont accompagné jusqu’à présent. « La honte qu’il peut ressentir constitue un cap de son développement et même de la construction de son identité », explique-t-elle. Et cela peut commencer très tôt, vers 12-13 ans… Autrement dit, à « un âge où il a besoin de s’individualiser. Face à ses pairs, ce clan, ce groupe d’amis auquel il se sent appartenir, c’est une façon de dire : ‘regardez, je ne suis pas comme mes parents. Je ne veux pas être associé à telle ou telle chose qu’ils rapportent’ ».

Selon elle, « la honte se construit dans le regard de l’autre ». Ce qui signifie, que s’il sent dans celui-ci une gêne ou un malaise, il n’aura qu’une envie : s’en dissocier. « Car cette parole ou comportement de son parent, représente également une menace à l’image sociale qu’il est en train d’essayer de se créer ».

Du côté du papa comme de la maman, ce peut être autant de situations difficiles à comprendre et à gérer… « Et pour cause, de référent absolu, vous passez à persona non grata », enchaîne-t-elle. Inutile pourtant de monter dans les tours. Bien au contraire : « il faut que les parents comprennent que ces réactions ne sont pas dirigées contre eux. Elles font partie d’un processus pour se différencier et devenir un individu à part entière ».

En conséquence :

« Laissez couler ! Dédramatisez en lui disant que vous avez compris : ‘ok, je comprends ce que tu ressens. Tu trouves ringarde la musique que j’écoute mais c’est mon époque et j’aime bien’…» N’en rajoutez-pas face à ses camarades, au risque qu’il se sente vexé voire humilié. Et Frédérique Pouzol de conclure : « étape du processus de séparation, ce sentiment de honte qui lui est lié est aussi le signe que les parents ont fait le travail ».

Adolescent face à la honte et dialogue parental
Exemple d’image associée au sujet (illustration du phénomène).

Des conseils pratiques pour traverser cette phase

Vous avez parfois l’impression que votre ado a honte de vous et qu’il ne veut pas être vu avec vous ? Ne dramatisez pas et restez calme, il s’agit d’une phase transitoire, tout à fait normale. Il vous reproche de parler trop fort ? Il trouve vos tenues vestimentaires résolument ringardes ? C’est un fait : votre ado a honte de vous. Et… « c’est tout à fait normal », rassure Frédérique Pouzol, psychopraticienne à Opio (Alpes-Maritimes).

En conséquence, il est recommandé de privilégier le dialogue sans escalade et de rappeler que votre rôle n’est pas d’imposer un mode de vie, mais d’accompagner son développement. Le message clé est qu’il faut « dédramatiser » et accepter que ce sentiment fasse partie du processus de séparation et de construction de l’identité. Cette position n’est pas une abdication mais une invitation à la relation et à la communication, même si elle passe par des silences ou des répliques qui piquent à l’instant T.

Les témoignages collectifs et les conseils d’experts insistent sur la nécessité de garder le cap : rester disponible, écouter sans commenter sur le mode juge et éviter de réagir avec irritation. « Laissez couler ! » peut signifier aussi : ne pas sur-réagir, ne pas remettre en cause aussitôt le choix du style musical, des vêtements ou des goûts qui le distinguent. lorsqu’un parent demeure calme, l’adolescent peut revenir vers lui pour décrire ce qu’il ressent et pourquoi il se distance parfois en public.

Comme le rappelle Frédérique Pouzol, « étape du processus de séparation, ce sentiment de honte qui lui est lié est aussi le signe que les parents ont fait le travail ». Cette phrase résume l’idée que la confrontation honnête et mesurée peut devenir le socle d’un dialogue durable. Pour les familles, l’objectif n’est pas d’éviter toute tension mais d’apprendre à vivre avec elle et à renforcer une écoute mutuelle, même lorsque les échanges sont difficiles.

Parent et adolescent engagés dans un échange calme
Photo liée au thème de la gestion douce de la honte chez l’adolescent.

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