Quelles stratégies pour l’opposition tunisienne en 2024

Quelles stratégies pour l’opposition tunisienne en 2024

Le paysage politique tunisien est actuellement enveloppé de mystère à plusieurs niveaux dans cette phase critique que traverse le pays. Alors que tout le monde, y compris le président Kaïs Saïed, s’engage dans le débat sur les prochaines élections présidentielles, personne ne sait exactement quand auront lieu ces élections. Est-ce que le président tunisien fera partie des candidats? Est-ce que l’opposition se rassemblera autour d’un candidat commun, ou assistera-t-on à la participation de nombreux noms, évoquant les divisions lors des précédentes élections qui ont fortement influencé la scène politique et déterminé ses orientations.

Qui est l’opposition?

Avec l’avènement de la révolution, l’opposition tunisienne s’est retrouvée face à une toute nouvelle étape dans son parcours, confrontée aux questions de gouvernance et aux défis qu’elle implique. Il est devenu de plus en plus évident que l’ancien président Ben Ali et son régime n’étaient que la partie émergée de l’iceberg de l’État profond qui restait caché, reprenant du souffle et reprenant sa position d’expertise dans les rouages des médias, de la finance et de l’administration.

Au cours de la décennie de transition démocratique, de nombreux noms, positions et rôles ont changé, aboutissant à des partenaires de l’opposition autrefois unis contre la dictature se divisant, se disputant et s’accusant mutuellement, mettant à l’épreuve la coexistence pacifique.

Ces divisions et conflits, bien que naturels pour certains, voire nécessaires pour aboutir à des réalisations incontestables, notamment l’adoption de la constitution de 2014 et la prévention de toute dérive vers des affrontements armés et des bains de sang, ont rapidement pris la forme d’un conflit idéologique, faisant avorter la naissance d’un bloc historique répondant aux besoins du peuple tunisien aspirant au développement, à la stabilité et à la justice sociale.

Il apparaît clairement que ces divisions, qui ont rapidement évolué vers un conflit idéologique, ont compromis la naissance d’un bloc politique unifié répondant aux aspirations du peuple tunisien en matière de développement, de stabilité et de justice sociale.