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Tommy Robinson, extrême droite, Londres, manifestation anti-immigration : figure de l’extrême droite britannique, il est au centre de la mobilisation de dizaines de milliers de personnes réunies ce samedi à Londres, officiellement « pour la liberté d’expression », mais qui cible principalement l’immigration.
Tommy Robinson, extrême droite, Londres, manifestation anti-immigration : profil et antécédents
De son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, Tommy Robinson est né en 1982 à Luton, au nord de Londres. Fils d’immigrés irlandais, il est surtout connu pour avoir cofondé en 2009 l’English Defence League (EDL), mouvement islamophobe issu de la mouvance hooligan qu’il a dirigé jusqu’en 2013.
Il a aussi adhéré à plusieurs formations d’extrême droite, dont le British National Party en 2004 et le British Freedom Party. Tommy Robinson a été condamné à de multiples reprises, notamment pour troubles à l’ordre public : en 2005 pour une agression sur un policier hors service, en 2011 pour hooliganisme (12 mois de prison avec sursis) et une interdiction d’assister aux matchs de Luton pendant trois ans. Son casier comporte également des condamnations pour fraude hypothécaire et pour « utilisation frauduleuse de passeport ».
Fin octobre 2024, il a été condamné à 18 mois de prison ferme pour avoir violé une décision de justice de 2021 lui interdisant de tenir des propos diffamatoires envers un réfugié syrien. Libéré en mai dernier, il avait notamment reçu le soutien du milliardaire américain Elon Musk, qui avait fait de la défense de l’activiste son cheval de bataille pendant plusieurs semaines. Et le patron de Tesla avait alors accusé le gouvernement britannique de réprimer trop durement les émeutiers et de diriger « un État policier tyrannique », certains voyant dans ces prises de position de l’ingérence.
Activité politique, médias et accusations liées aux violences anti-migrants
Tommy Robinson se présente parfois comme journaliste et produit des documentaires dits « anti-establishment » sur la plate-forme Urban Scoop. Il diffuse aussi des messages sur ses réseaux sociaux, où il rassemble plusieurs centaines de milliers d’abonnés. Il a été banni à plusieurs reprises de plateformes, dont Twitter en 2018 pour comportement haineux ; il a toutefois été rétabli après le rachat de la plate-forme en 2022.
En avril 2019, il s’est présenté comme candidat indépendant aux élections européennes ; son score a été limité, à 2,2 % des voix. Sur le plan judiciaire, il doit de nouveau être jugé en octobre 2026 pour avoir refusé de communiquer le code PIN de son téléphone portable, demandé par la police en vertu des pouvoirs prévus par la loi sur le terrorisme de 2020.
Tommy Robinson est régulièrement soutenu par des figures de l’extrême droite internationale. Steve Bannon, ancien conseiller à la Maison‑Blanche sous Donald Trump, était présent dans les rues de Londres lors de la mobilisation, tout comme Éric Zemmour, président de Reconquête en France, qui s’est affiché aux côtés de Robinson sur les réseaux sociaux.
Les autorités et certains observateurs accusent l’activiste d’avoir alimenté les violences anti-migrants qui ont secoué le Royaume‑Uni l’été précédent. Ces rassemblements avaient réuni des milliers de personnes et « visé des mosquées et des centres d’hébergement pour migrants », après l’attaque au couteau ayant coûté la vie à trois fillettes le 29 juillet à Southport. Le profil du suspect — un adolescent de 17 ans — avait été présenté à tort comme celui d’un demandeur d’asile de confession musulmane, ce qui a nourri des rumeurs et des violences ciblées.
Impact et enjeux actuels de la mobilisation à Londres
La manifestation de ce samedi à Londres, organisée ostensiblement pour la liberté d’expression, illustre la capacité de mobilisation de l’extrême droite britannique autour de la question migratoire. Tommy Robinson demeure une voix centrale de cette mouvance : ses prises de parole et sa présence sur le terrain sont régulièrement pointées du doigt comme des facteurs d’embrasement sur des sujets sensibles.
Les rassemblements récents ont ravivé les débats sur la sécurité, la désinformation et la responsabilité des leaders d’opinion dans la propagation de rumeurs susceptibles d’attiser les tensions communautaires. La justice britannique suit plusieurs dossiers le concernant, tandis que ses soutiens internationaux contribuent à lui donner une visibilité hors du Royaume‑Uni.