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Randstad, l’une des plus grandes agences d’intérim au monde, a fait état d’une chute préoccupante de 80 % de ses bénéfices en raison d’un marché du travail stagné. Cette situation a été mise en lumière lors d’une réunion téléphonique avec des analystes, où Sander van ’t Noordende, le PDG, a exprimé des inquiétudes quant à la faiblesse de l’économie et à la confiance des consommateurs.
Un marché du travail dégradé
La stagnation du marché du travail se manifeste par une réticence des employeurs à recruter du personnel temporaire et une hésitation des travailleurs à changer d’emploi. « La confiance générale des clients dans l’économie est basse », a souligné Van ’t Noordende. Malgré cette situation, le nombre de postes vacants, notamment dans le secteur technique et la santé, continue de croître, avec 1,6 offres d’emploi disponibles pour chaque chercheur d’emploi aux Pays-Bas ce mois-ci.
Résultats financiers décevants
Les résultats financiers de Randstad reflètent cette stagnation. Lors du quatrième trimestre de l’année précédente, l’entreprise a enregistré une perte de 149 millions d’euros, contrastant avec un bénéfice de 163 millions d’euros au même trimestre de 2023. Pour l’ensemble de l’année 2024, la société a annoncé une baisse de son bénéfice d’exploitation de 80 %, pour atteindre 123 millions d’euros, avec un chiffre d’affaires annuel en baisse de 5,5 %, s’élevant à 24,1 milliards d’euros.
Les marchés allemand et américain ont particulièrement souffert, avec des baisses de 12 % et 11 % respectivement, tandis que Randstad a connu une légère augmentation de ses revenus en Espagne et, dans une moindre mesure, en Italie.
Investissements dans le secteur de la santé
Randstad aux Pays-Bas a enregistré une baisse de 7 % de son chiffre d’affaires, atteignant 3 milliards d’euros. Jeroen Tiel, le directeur de Randstad Pays-Bas, a déclaré qu’il est nécessaire de déployer des efforts supplémentaires pour placer les candidats adéquats dans des postes appropriés, surtout dans des secteurs où Randstad est dominant, comme l’industrie manufacturière. En réponse à cette pression, Randstad continue d’investir dans des marchés en croissance, tels que la santé et le bien-être. En octobre, l’entreprise a acquis le concurrent Zorgwerk, un réseau réunissant 75 000 professionnels de la santé.
Les prévisions indiquent que la demande de personnel de santé dépassera celle du secteur technique, en raison de l’augmentation des besoins dans une société vieillissante. Selon l’analyste du marché du travail Bart van Krimpen, jusqu’à 300 000 nouveaux employés pourraient être nécessaires dans ce secteur d’ici 2034.
Réponses aux défis du marché
Pour faire face à cette carence de personnel, des mesures non conventionnelles seront nécessaires. Tiel a suggéré que le secteur de la santé devrait envisager de recourir davantage à des travailleurs migrants, un sujet délicat dans le contexte politique néerlandais. Avec près de 50 000 postes vacants dans le secteur de la santé, représentant environ 10 % des offres d’emploi totales, cette proportion pourrait augmenter à 12 % dans les années à venir.
Actuellement, le secteur technique demeure celui avec le plus grand nombre de postes à pourvoir, avec 70 000 à 80 000 emplois disponibles pour des machinistes, ingénieurs en mécanique et autres professionnels techniques. Randstad a noté que les formations techniques ne produisent pas suffisamment de diplômés qualifiés pour répondre à la demande.
Questions sur la diversité
Lors de la réunion avec les analystes, une question a été posée sur l’approche de Randstad concernant la diversité au sein de ses équipes, en particulier aux États-Unis, où l’administration Trump envisage des changements qui pourraient réduire la diversité dans les effectifs gouvernementaux. Bien que Randstad ait initialement prévu de revoir sa politique de diversité, cette intention a été tempérée par la suite.