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Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce dimanche à Paris, place de la République, pour protester contre l’islamophobie, suite au meurtre d’un fidèle musulman vendredi dernier dans une mosquée du Gard. Ce rassemblement marque une mobilisation face à une attaque qui a profondément choqué la communauté et la société française.
Une onde de choc et des réactions différées à Paris
L’attaque meurtrière au couteau perpétrée vendredi à la mosquée de La Grand-Combe, près d’Alès, dans le Gard, par un auteur toujours en fuite, a suscité une onde de choc qui a mis du temps à se propager jusqu’à la capitale. Ce dimanche, les réactions politiques se sont multipliées, à commencer par un message du président de la République sur le réseau X, exprimant « le soutien de la Nation » à la famille de la victime et aux musulmans de France.
Dans l’après-midi, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est rendu sur place pour témoigner de la mobilisation des autorités face à ce drame. Toutefois, certains témoins présents à Paris ont regretté la lenteur de cette réaction. « Il a mis le temps, d’habitude le ministre arrive immédiatement », confie un jeune homme rassemblé place de la République.
Un rassemblement place de la République : manifestation contre islamophobie à Paris
Environ plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à 18 heures à Paris pour une manifestation organisée par des partis politiques de gauche ainsi que des associations impliquées dans la lutte contre le racisme et l’islamophobie. Le rassemblement visait à dénoncer la montée des discours haineux et à exiger une prise de position forte contre cette forme de discrimination.
Autour de la statue, la foule affichait une banderole clamant « non au racisme, oui à la solidarité ». Ce rassemblement, bien que moins important que celui de La Grand-Combe – où près de 2000 habitants ont défilé en hommage à Aboubakar Cissé – témoignait néanmoins d’une forte volonté collective de faire entendre la voix contre l’islamophobie.
Des voix engagées face à la montée des discours haineux
Parmi les participants, Floréal et Béatrice, militants habitués des manifestations, ainsi que Smaïn, cadre bancaire de 46 ans originaire des Yvelines, exprimaient leur inquiétude face à la banalisation des propos anti-musulmans. « Ces discours décomplexés, qui ne cessent de s’intensifier depuis une dizaine d’années, produisent aujourd’hui leurs effets tragiques », souligne Smaïn.
Anissa, venue avec sa sœur et ses trois enfants, témoigne également de son exaspération. « Les mots n’ont pas été dits et c’est honteux. On invisibilise l’islamophobie encore une fois. Mais mettre ce problème en lumière serait déjà un premier pas vers une solution », confie-t-elle, tandis que son plus jeune enfant, âgé de deux ans, dort paisiblement dans sa poussette.
Au bout d’une heure, le rassemblement a commencé à se disperser, les participants se souhaitant mutuellement « bon courage » en regagnant le métro, convaincus de la nécessité de poursuivre la lutte contre le racisme et la haine religieuse.