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Des frappes aériennes attribuées aux forces israéliennes ont visé, selon des médias proches du mouvement Ansar Allah, plusieurs zones sous contrôle houthi au Yémen. Les attaques ont touché des installations en plein cœur de Sanaa ainsi que des sites dans la province de Al-Jawf, provoquant des victimes et suscitant une vague d’indignation et d’appels à la riposte sur les réseaux sociaux yéménites.
Les cibles et le déroulement des frappes
Les médias affiliés à Ansar Allah indiquent que les raids ont notamment visé :
- le siège de la « direction de l’orientation morale » sur la place Tahrir, au centre de Sanaa,
- une station-service sur la rue Al-Sittin, au sud de la ville,
- le complexe gouvernemental du district d’al-Hazm, capitale de la province d’al-Jawf, au nord-est de Sanaa.
Selon ces mêmes sources, l’opération a été menée par dix avions de combat qui ont largué trente munitions. Les appareils auraient parcouru environ 2 350 kilomètres pour accomplir cette mission, une distance qualifiée par certains médias israéliens de la plus longue parcourue par leurs avions depuis le début des opérations contre le Yémen.
Bilan humain et affirmations contradictoires
Le ministère de la Santé affilié à Ansar Allah a fait état de 35 morts et de plus de 130 blessés à la suite des frappes. Ces chiffres traduisent l’ampleur des dégâts humains dénoncés par les autorités locales.
De son côté, l’armée israélienne a déclaré avoir visé des « camps » liés à Ansar Allah, la « direction des médias militaires » et un site de stockage de carburant utilisé, selon elle, à des fins militaires. Les déclarations des belligérants divergent donc sur la nature exacte des objectifs visés et sur l’impact réel des raids.
Réactions yéménites sur les réseaux sociaux
La riposte populaire et les débats en ligne ont été vifs dans les heures qui ont suivi les frappes. Plusieurs positions se sont distinguées :
- Le militant Akram a estimé que « le développement des défenses anti-aériennes doit être une priorité pour notre armée » et a appelé à concentrer la recherche et la fabrication militaire sur ce domaine.
- Un autre internaute, Ammar, a promis la représaille en ces termes : « Nous traiterons l’ennemi sioniste, le civil par le civil et les installations par les installations. »
- À l’inverse, un compte nommé « Hal » a relativisé l’efficacité des tirs houthis vers Israël, écrivant que ces missiles « n’ont rien fait » en termes de dégâts réels et qu’ils ont surtout fourni à Israël des « motifs » pour frapper le Yémen.
Parallèlement, côté israélien, le ministre de la Défense Israel Katz a salué les opérations, promettant « des frappes supplémentaires » et affirmant que « la main longue d’Israël frappera le terrorisme partout où il menace nos citoyens ». Ces propos ont été diffusés peu après les raids.
Réponse militaire yéménite et perspectives
Le porte-parole militaire d’Ansar Allah, Yahya Sarea, a assuré que les frappes avaient visé des « objectifs purement civils » et affirmé que la défense aérienne yéménite avait « déjoué la majeure partie » de l’attaque. Il a juré que l’agression « ne resterait pas sans réponse ni châtiment ».
La portée stratégique de cette attaque — marquée par la distance importante parcourue par les avions — alimente les interrogations sur l’escalade possible dans la région. L’épisode illustre les risques d’amplification des hostilités et soulève des inquiétudes quant à la sécurité des civils et des infrastructures au Yémen.
Enjeux et implications
Au-delà du bilan immédiat, cette attaque israélienne au Yémen pose plusieurs questions :
- la capacité des forces locales à protéger les populations civiles face à des frappes de longue portée,
- les répercussions sur la dynamique régionale et les chaînes d’escalade entre acteurs militaires,
- l’impact sur l’accès humanitaire et la sécurité des infrastructures essentielles dans les zones touchées.
Les prochains jours seront déterminants pour mesurer la réponse opérationnelle des forces yéménites et l’éventuelle montée des tensions entre les parties impliquées dans ce théâtre d’opérations.