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Dans l’Eure, Anthony Boscher se bat pour que son aïeul, Clément Delahaye, soit reconnu « Mort pour la France ». Convaincu que la tuberculose pulmonaire qui a emporté ce dernier en 1920 a été contractée sur le champ de bataille, il consacre toute son énergie à obtenir la reconnaissance de son sacrifice.
Une démarche déterminée
Anthony Boscher est résolu à aller jusqu’au bout de sa démarche. « Si je n’obtiens pas gain de cause, j’irai jusqu’au ministère des Armées à pied ! », déclare-t-il. Cet habitant de Beuzeville, dans le nord-ouest de l’Eure, s’apprête à parcourir plus de 170 km. À 38 ans, père de deux enfants et atteint d’une spondylarthrite ankylosante, il doit marcher avec une canne, ce qui rend cet exploit d’autant plus difficile.
Le combat pour la mémoire
Son objectif est clair : obtenir de l’État la reconnaissance que Clément Delahaye, qui a combattu durant la Première Guerre mondiale avec le 103e régiment d’artillerie lourde, est « Mort pour la France ». Ce soldat est décédé à l’âge de 34 ans, après avoir contracté une tuberculose pulmonaire.
« La guerre était finie, certes, mais les causes de sa maladie sont liées aux gaz toxiques qu’il a inhalés sur le champ de bataille », soutient Anthony Boscher. Les documents familiaux, notamment deux hospitalisations pour inflammation des poumons durant le conflit, témoignent de la véracité de ses propos. Une lettre de la veuve de Clément Delahaye, datant de 1922, montre également que ce dernier avait sollicité son député pour faire reconnaître le sacrifice de son mari.
Malheureusement, la veuve n’a jamais reçu de réponse, une injustice qui motive davantage Anthony Boscher à poursuivre son combat. « Quand je pense à elle, je me dis que ça vaut le coup de ne rien lâcher », affirme-t-il.
Un recours déposé
Au printemps 2024, Anthony Boscher dépose un dossier auprès de l’Office national des combattants et victimes de guerre (Onacvg). Le verdict, rendu en octobre dernier, est défavorable. Déçu mais combatif, il prépare un recours tout en cherchant de nouveaux soutiens. « J’ai notamment écrit au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, je tente de mettre toutes les chances de mon côté », précise-t-il.
Un souhait simple
Ce que souhaite Anthony Boscher à travers cette quête, c’est avant tout voir le nom de Clément Delahaye inscrit sur le monument aux morts de Cresseveuille, le village du Calvados où il est enterré. Lors des commémorations du 11 novembre dernier, il a pu constater l’importance de rappeler le sacrifice des soldats : « Cela résume bien ce que j’essaie de faire », conclut-il.