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La réforme du mode d’élection à Paris, Lyon et Marseille prend forme. Le 2 avril, une importante étape a été franchie à l’Assemblée nationale avec l’approbation par la commission des lois d’une proposition de loi visant à modifier un système en place depuis 1982. Ce texte, soutenu par le Premier ministre François Bayrou, sera soumis à l’examen de l’hémicycle la semaine prochaine et, en cas d’adoption, sera examiné au Sénat à partir du 3 juin.
Les nouvelles modalités de scrutin
La proposition de loi prévoit de mettre en place deux scrutins distincts pour ces trois grandes villes : l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, et l’autre pour les membres du conseil municipal, sur une circonscription unique. Actuellement, les électeurs votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, et les premiers élus siègent à la fois au conseil d’arrondissement et au conseil municipal. Ce système est critiqué pour son potentiel à conduire à l’élection d’un maire avec une minorité de voix, propice à des résultats biaisés concentrés sur quelques arrondissements clés.
Des débats houleux en commission
La réforme a reçu le soutien de plusieurs groupes, notamment Renaissance, MoDem, RN et LFI, ainsi que du député PS de Marseille, Laurent Lhardit. Les autres partis de gauche et Les Républicains ont voté contre, tandis qu’Horizons a choisi de s’abstenir. La commission des lois a vu des échanges vifs, avec chaque camp accusant l’autre de défendre des intérêts électoraux plutôt que des préoccupations de fond.
Le député macroniste de Paris, Sylvain Maillard, a souligné que les villes comme Paris, Lyon et Marseille sont divisées, les mairies centrales favorisant les arrondissements qui leur ont permis de gagner. Il a noté que ce mode de scrutin peut décourager les électeurs, qui éprouvent « le sentiment récurrent et légitime que leur vote ne sert à rien ».
Réactions politiques variées
En défense de la réforme, Benoît Payan, maire de Marseille (divers gauche), a déclaré qu’il n’y a pas de raison pour que ces trois villes soient traitées différemment. En revanche, Olivier Marleix, député LR, a critiqué le texte comme un changement des règles à moins d’un an des élections. Emmanuel Grégoire, député PS et candidat à la mairie de Paris, a dénoncé une « usine à gaz dérogatoire » avec des « fragilités constitutionnelles évidentes ». Renaud Muselier, président de Renaissance en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a qualifié la réforme de « bidouillage incohérent » et « non financé ».