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Réforme fiscale en Suisse : 86% des mariés pourraient payer moins d’impôts

by Sara
Réforme fiscale en Suisse : 86% des mariés pourraient payer moins d'impôts
Suisse

La réforme fiscale concernant l’imposition des couples mariés en Suisse progresse, avec un compromis important obtenu entre le PLR et le PS, adopté par le Conseil national. Cependant, l’approbation du Conseil des États reste incertaine, promettant une bataille politique intense autour de ce dossier majeur.

Pourquoi 14% des couples mariés risquent de payer plus d'impôts

Une avancée vers l’imposition individuelle des couples mariés

Le Conseil national a examiné le contre-projet à l’initiative des Femmes PLR, qui vise à instaurer l’imposition individuelle pour les couples mariés. Cette réforme vise à ce que chaque époux soit imposé séparément, mettant fin à l’imposition commune. L’objectif est d’augmenter les incitations au travail pour les femmes et d’éliminer la pénalisation fiscale liée au mariage.

Ce combat contre la pénalisation fiscale du mariage dure depuis 41 ans. Tous les partis s’accordent sur la nécessité de la réforme, mais divergent sur la méthode à adopter.

Un compromis entre pertes fiscales et bénéfices pour les familles

Les partis PLR, Vert’libéraux, PS et Verts soutiennent l’imposition individuelle et ont trouvé un terrain d’entente qui a franchi un cap au Conseil national. Dorénavant, chaque conjoint sera imposé séparément, ce qui supprimera la pénalisation du deuxième revenu due à la progressivité de l’impôt. La réforme profitera tout particulièrement aux couples avec enfants et deux revenus, grâce au partage égal des déductions fiscales pour les enfants.

Cependant, ce changement engendre un coût important. La proposition initiale du Conseil fédéral induisait une perte fiscale pour la Confédération estimée à environ 840 millions d’euros. Après modifications par le Conseil des États, favorisant davantage les couples à un seul revenu tout en renforçant la progressivité de l’impôt, cette perte a été réduite à environ 360 millions d’euros. Ce remaniement n’est toutefois pas accepté par le PLR, qui refuse désormais le compromis.

Finalement, un compromis autour d’une perte fiscale de près de 580 millions d’euros a été trouvé. La gauche accepte ce coût pour alléger la pression fiscale sur le deuxième revenu et encourager le travail féminin. De son côté, le PLR, défenseur traditionnel des baisses d’impôts, accepte dans certains cas une hausse de l’imposition.

Selon les estimations fédérales, la majorité des contribuables profiteront de la réforme, mais environ 14 % verront leur charge fiscale augmenter, contre 11 % dans le projet initial.

Les familles traditionnelles parmi les perdants de la réforme

Le débat sur les perdants de la réforme a focalisé l’attention, notamment après la publication d’un article de la SonntagsZeitung titrant que plusieurs familles de la classe moyenne pourraient payer jusqu’à 2 400 euros de plus d’impôts.

Leo Müller, conseiller national du Centre, a exprimé l’inquiétude de son parti, soulignant que les familles de la classe moyenne à répartition traditionnelle des rôles (un seul revenu et gestion du foyer par un conjoint) seraient les plus touchées, leurs intérêts semblant désormais négligés.

Cette situation est en partie voulue pour encourager l’augmentation du taux d’activité des femmes. Toutefois, certains critiques, dont la conseillère nationale PLR Susanne Vincenz-Stauffacher, rappellent que les couples à un seul revenu ont bénéficié pendant des décennies d’une prime au mariage, désormais supprimée, justifiant une légère hausse fiscale pour eux.

Vincenz-Stauffacher et la socialiste Céline Widmer insistent sur le fait que seulement 2,2 % des ménages correspondent encore au modèle traditionnel de couple à un seul revenu avec enfants. Elles questionnent également la définition de la classe moyenne, notamment pour des ménages avec un revenu imposable de 140 000 euros environ, dont certains pourraient subir la hausse d’impôts évoquée.

Un suspense politique autour du Conseil des États

L’adoption finale du projet reste incertaine, le Conseil des États devant encore se prononcer en juin. Cette étape s’annonce cruciale et politique, d’autant que le siège schaffhousois du socialiste Simon Stocker est vacant après l’annulation de son élection par le Tribunal fédéral. L’élection de remplacement n’aura lieu qu’à la fin du mois de juin.

Actuellement, les partisans de l’imposition individuelle (PLR, PS, Vert’libéraux et Verts) détiennent 23 sièges au Conseil des États, tandis que leurs opposants (Centre et UDC) en comptent 22. Si tous les sièges sont pourvus, la réforme pourrait donc être adoptée. En cas d’égalité, Andrea Caroni, président PLR du Conseil des États, pourrait jouer un rôle décisif dans la décision finale.

source:https://www.watson.ch/fr/suisse/impot/940493145-pourquoi-86-des-suisses-maries-pourraient-payer-moins-d-impots

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