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Refus de libération anticipée pour Ratko Mladic malgré son état de santé

by Sara
Refus de libération anticipée pour Ratko Mladic malgré son état de santé
Bosnie-Herzégovine, Serbie, Pays-Bas

Le tribunal des Nations Unies chargé des crimes de guerre a rejeté une demande de libération anticipée présentée par Ratko Mladic, ancien chef militaire serbe bosniaque tristement célèbre pour son rôle pendant les guerres de Yougoslavie (1992-1995), notamment pour avoir supervisé le massacre de Srebrenica. Cette décision a été annoncée mardi par la juge Graciela Gatti Santana, qui siège au Mécanisme Résiduel International pour les Tribunaux Criminels, l’instance chargée des affaires restantes du tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.

Selon la juge, l’état de santé de Mladic ne remplit pas les critères d’une « maladie terminale aiguë » indispensables pour une libération anticipée sur des bases médicales. Malgré la reconnaissance de la fragilité de l’accusé qui dépend désormais d’autrui pour ses activités quotidiennes, le tribunal a estimé que les soins médicaux fournis sont adéquats et que les motifs humanitaires invoqués ne sont pas justifiés.

Un passé marqué par les pires atrocités

Surnommé le « Boucher de Bosnie », Ratko Mladic a été condamné à la prison à vie en 2017 pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il est notamment responsable de la terreur infligée à la population civile lors du siège de Sarajevo qui a duré 43 mois, ainsi que du massacre de Srebrenica en 1995.

En juillet de cette année-là, environ 8 000 hommes et garçons musulmans ont été massacrés par les forces serbes bosniaques dans cette enclave. Cet épisode sanglant constitue le point culminant du génocide de Srebrenica, survenu dans le contexte plus large de la guerre de Bosnie, un conflit brutal qui s’est déclenché à la suite de la dissolution de la Yougoslavie.

Une demande de libération fondée sur un état de santé contesté

Le 3 juin 2025, Mladic a soumis une requête pour être libéré et transféré en Serbie, alléguant qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre. Sa défense affirme qu’il souffre d’une maladie incurable et que son espérance de vie est désormais limitée.

Cependant, dans une décision détaillée de 12 pages rendue à La Haye, la juge Santana a indiqué que, malgré la précarité de son état, Mladic bénéficie de soins complets empreints de compassion. La défense avait déjà tenté une libération provisoire pour raisons médicales en 2017, mais celle-ci avait été refusée.

La cour a conclu que la détention continue de Mladic n’est ni « inhumaine ni dégradante » au regard des soins qu’il reçoit.

Le souvenir d’un conflit toujours vivant

Arrêté en Serbie en 2011 après avoir fui pendant 16 ans, Ratko Mladic purge sa peine aux Pays-Bas, à La Haye. Malgré son image largement négative à l’échelle internationale, il demeure considéré comme un héros par certains nationalistes en Serbie.

Son fils, Darko Mladic, s’exprime régulièrement dans les médias serbes pour évoquer l’état de santé déclinant de son père.

Le génocide de Srebrenica reste à ce jour l’une des pages les plus sombres de l’histoire européenne récente, illustrant l’horreur des nettoyages ethniques motivés par la quête de territoires contrôlés exclusivement par les Serbes, au détriment des populations bosniaques croates et musulmanes.

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source:https://www.aljazeera.com/news/2025/7/30/un-court-denies-mladic-who-led-bosnias-srebrenica-massacre-early-release

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