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Refus des recours des adversaires du président tunisien

by Sara
Refus des recours des adversaires du président tunisien

Refus des recours des adversaires du président tunisien

La cour administrative de Tunis, a annoncé ce lundi le rejet, en première instance, des recours présentés par des candidats aux élections présidentielles, dont les dossiers ont été préalablement rejetés par l’instance électorale au motif de non-respect des conditions requises. Tandis que certains d’entre eux nourrissent encore l’espoir que la cour accepte leurs recours en appel, des observateurs jugent cette possibilité peu probable.

Après la fermeture des candidatures le 6 août, la cour administrative a reçu sept recours concernant les décisions de l’instance électorale, accusée par des opposants de favoritisme envers le président Kaïs Saïed, qui cherche à renouveler son mandat, malgré les dénégations de cette dernière et son affirmation de traiter tous les candidats de manière équitable.

Les candidats en recours

Les recours ont été introduits par plusieurs personnalités, notamment Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre, actuellement incarcérée, le militant politique Moncef Zouari résidant en France, Nagui Jalloul, ancien ministre de l’Éducation, Abdel Latif Mekki, secrétaire général du Parti du travail et de la réalisation, ainsi qu’Imad Al-Daïmi, président de l’Observatoire de la surveillance, et le candidat Bachir Al-Awani.

Seuls trois candidats ont vu leurs dossiers acceptés de manière préliminaire : Ayachi Zammal, secrétaire général du mouvement « Azmoun » et ancien cadre du parti « Tahya Tounes », Zouheir Maghazawi, secrétaire général du Mouvement du peuple (un parti aux tendances panarabes), ainsi que le président actuel, Kaïs Saïed.

Les espoirs en appel

Malgré le rejet initial, certains candidats espèrent encore obtenir justice lors de l’audience devant la cour administrative, parmi lesquels Abdel Latif Mekki et Moncef Zouari, qui ont annoncé leur intention de poursuivre leur recours.

À la suite des décisions de la cour, les réseaux sociaux ont été inondés de commentaires, certains saluant la décision judiciaire en raison de son fondement légal, tandis que d’autres ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une soumission de la cour aux caprices du pouvoir en place.

Indépendance du judiciaire

Hicham Ajbouni, un dirigeant du Parti du courant démocratique, affirme que le rejet de tous les recours illustre l’état du système judiciaire tunisien, dont l’indépendance a été compromise par le pouvoir en place à travers les décrets instaurés par Kaïs Saïed, qui se sont traduits par la possibilité de destituer des juges facilement.

Il estime que l’atteinte à l’indépendance de la justice touche également le système judiciaire administratif, soulignant que le président a inscrit dans sa constitution de 2022 que « la justice est une fonction, et non un pouvoir », tout en instaurant une atmosphère de peur parmi les juges après avoir disgracié plusieurs d’entre eux.

Les candidats restants

Quant aux chances des candidats restants face à Kaïs Saïed si tous les recours sont rejetés, Al-Hamami pense que celles-ci sont plutôt bonnes pour Ayachi Zammal et Zouheir Maghazawi, s’ils parviennent à élargir leur base populaire, que ce soit à droite ou à gauche, en proposant un discours et un programme qui redonnent espoir aux Tunisiens dans la démocratie et le développement.

Toutefois, il exprime des doutes quant à la possibilité que le président permette aux élections de se dérouler s’il pense que sa position est menacée.

Prévisions électorales

Selon Hicham Ajbouni, la capacité des candidats à rivaliser avec Kaïs Saïed dépendra de leurs programmes et priorités politiques, en particulier la manière dont ils envisagent le projet de constitution de 2022. Malgré cela, il estime qu’ils ont de réelles chances de succès.

Les dossiers des candidats Zammal et Maghazawi ont été acceptés définitivement, en raison de l’absence de recours les concernant. L’absence de résultats concrets de la part de Kaïs Saïed au cours des cinq dernières années et la répression des libertés pourraient permettre à l’un de ses concurrents de l’emporter, à condition qu’il n’y ait pas de boycott des élections.

Il est prévu que l’instance électorale annonce la liste définitive des candidats après l’achèvement de toutes les étapes de recours, le 4 septembre prochain, suivie de la campagne électorale avec des élections présidentielles prévues le 6 octobre 2024.

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