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La pression des marques au collège : un défi pour les parents
À l’entrée au collège, les enfants subissent une intensification de la pression sociale liée aux vêtements, laissant souvent les parents désemparés face à cette nouvelle réalité.
Un budget vêtements qui explose
« Au collège, d’un seul coup, le budget vêtement explose », s’inquiète Laetitia, mère de six enfants, témoignant des changements radicaux que l’adolescence et la scolarisation impliquent. Avant l’entrée au collège, ses enfants ne se souciaient guère de leur apparence. Mais dès leur arrivée à l’école, la demande pour des vêtements de marque a progressivement fait son apparition. « Mes enfants réclament des logos spécifiques sur leurs affaires, comme des sacs à dos Eastpak et des chaussures Nike ou Adidas. Les modèles Décathlon sont devenus obsolètes », précise-t-elle.
Pour de nombreux parents, jongler entre le désir d’aider leurs enfants à s’intégrer et les contraintes budgétaires peut s’avérer délicat. Laetitia a trouvé sa propre solution : elle parcourt Vinted, laissant ses enfants choisir parmi des vêtements d’occasion en bon état. « J’essaye de respecter un budget de 20 euros maximum pour une paire de chaussures, même si cela signifie qu’ils n’auront pas les mêmes modèles que les autres », ajoute-t-elle. Elle insuffle également l’idée qu’il n’est pas nécessaire de dépenser des sommes considérables dans des vêtements.
Une obligation sociale ressentie
Les adolescents sont bien conscients de l’impact de la mode à leur âge. Alice, 16 ans, va entrer en première dans un lycée privé du 15e arrondissement de Paris, où la pression vestimentaire est palpable. « Les tendances sont souvent coûteuses, comme les vêtements de marque Zadig & Voltaire ou les sneakers Nike », explique-t-elle.
Elle ressent une pression « assez présente » pour posséder des vêtements à la mode, un moyen d’intégration sociale. « On voit les mêmes tenues partout, ce qui crée un sentiment d’obligation », confie-t-elle, admettant que ses parents lui ont offert des sweats griffés coûteux pour répondre à cette pression.
Des styles variés selon les environnements
Romain, un ami d’Alice, est scolarisé dans le 20e arrondissement, où le style vestimentaire est marqué par le streetwear. « Si tu portes un jean Carhartt ou un t-shirt Stüssy, tu es bien vu », indique-t-il. Cependant, Romain ne se laisse pas influencer par les tendances et préfère porter ce qui lui plaît, sans se soucier des marques.
Pourtant, il discute souvent de la pression sociale entre amis. Selon lui, le style vestimentaire fait partie de l’appartenance à un groupe. « On remarque des similitudes entre les styles, que ce soit le look vintage ou celui axé sur les marques », souligne-t-il, notant que la popularité d’un individu joue un rôle dans l’imitation des styles.
Éviter le harcèlement à tout prix
Malheureusement, cette pression peut parfois avoir des conséquences néfastes. Laetitia évoque son fils, qui avant d’entrer au collège, s’habillait comme bon lui semblait, mais a été contraint de « se fondre dans la masse » pour éviter les moqueries. « Au début, il voulait résister, mais il a fini par changer de style », raconte-t-elle, triste de le voir se conformer au diktat des marques.
Malgré tout, elle essaie de soutenir son fils et de lui offrir un espace de liberté à la maison. « Je souhaite qu’il comprenne qu’il n’est pas nécessaire de se conformer aux attentes des autres », dit-elle, espérant qu’un jour, il pourra exprimer librement sa personnalité sans crainte du jugement.
Alice, quant à elle, admet travailler sur sa propre perception de la mode, cherchant à se libérer de l’obligation de suivre les tendances passagères. Bien que l’adolescence apporte son lot de défis, elle espère que ce phase finira par évoluer vers une plus grande acceptation de soi.