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Réponse de la Turquie au retrait d’Ocalan du PKK

by Sara
Réponse de la Turquie au retrait d'Ocalan du PKK
Turquie, Kurdistan, Irak

Déclaration historique d’Abdullah Öcalan sur la dissolution idéologique du PKK

Le 27 février 2025, Abdullah Öcalan, fondateur de l’organisation terroriste « PKK », a annoncé depuis sa prison la décision de dissoudre idéologiquement le groupe. Dans son message, il a expliqué que les solutions fondées sur les identités culturelles et les systèmes fédéraux ne répondaient plus aux réalités sociologiques historiques.

Il a souligné que l’effondrement du socialisme réel dans les années 1990, conjugué à la fin des politiques niant les identités à l’intérieur du pays et aux évolutions en matière de liberté d’expression, avait vidé le projet du PKK de son sens, le condamnant à la répétition stérile.

Öcalan a conclu que, comme d’autres structures similaires, le PKK avait atteint sa fin inévitable et devait se dissoudre, recommandant à toutes les factions de déposer les armes.

Conséquences de l’annonce : une double défaite pour le PKK

Cette déclaration marque une défaite idéologique et militaire pour le PKK, après 46 années de rébellion et de violence. Lors de leur 12e congrès tenu du 5 au 7 mai 2025, les dirigeants du PKK ont confirmé leur intention d’appliquer la décision de dissolution et de renoncer à la lutte armée.

Le communiqué officiel du 12 mai 2025 a annoncé la fin des activités sous le nom de PKK, constituant un tournant majeur dans l’histoire du terrorisme qui a marqué la région pendant un demi-siècle.

Cette évolution ne concerne pas uniquement la Turquie, mais pourrait aussi mettre fin à une période sanglante au Moyen-Orient, où le PKK a été responsable de nombreux affrontements entre Turcs, Kurdes et Arabes.

Prudence face aux engagements du PKK

Malgré cette annonce importante, des doutes subsistent quant à la sincérité du PKK, notamment en raison de précédents historiques. En 2002, le groupe avait déjà annoncé sa dissolution, changé de nom à plusieurs reprises avant de reprendre l’appellation PKK en 2005, et intensifié ses attaques terroristes.

Transformations régionales et rôle clé de la Turquie

Les dernières décennies ont vu des changements majeurs au Moyen-Orient. Bien que limité dans l’arène internationale, la Turquie a joué un rôle central, notamment après la tentative de coup d’État ratée du 15 juillet 2016, orchestrée par l’organisation terroriste de Fethullah Gülen.

Depuis, sous la direction du président Recep Tayyip Erdoğan et avec le soutien du leader du Parti du Mouvement Nationaliste, Devlet Bahçeli, la Turquie a engagé une coopération étendue qui a transformé la dynamique intérieure et régionale.

Les avancées turques dans la défense, l’économie, et les relations internationales ont eu des répercussions au-delà des frontières, renforçant les liens avec l’Irak, la Syrie, les pays du Golfe, l’Afrique et les républiques turques d’Asie centrale.

La diplomatie, la puissance militaire et les services de renseignement turcs ont contrarié les plans des grandes puissances dans la région. Cette trajectoire, si elle se maintient, pourrait profondément modifier la géopolitique du Moyen-Orient, de l’Europe, des États-Unis et même d’Israël.

Par ailleurs, le projet d’une « Route du Développement » reliant les pays du Golfe à l’Irak, la Syrie et la Turquie promet d’être un levier essentiel pour la prospérité régionale.

Une étape vers la paix et la prospérité au Moyen-Orient

Ce processus pourrait inaugurer une ère de paix et de développement économique dans une région longtemps dominée par les conflits et les interventions occidentales.

Cependant, la nature volatile du Moyen-Orient impose une vigilance constante. La dissolution du PKK constitue un pas important, mais sa mise en œuvre effective reste à confirmer.

Surveillance rigoureuse et engagement turc

Le président Erdoğan a précisé lors d’un discours à Diyarbakir que l’objectif de la phase dite « Turquie sans terrorisme » est :

  • La dissolution complète du groupe terroriste,
  • La remise sans condition des armes,
  • La fin de l’influence du PKK sur la scène politique,
  • La possibilité pour le parti politique « DEM » de se développer en Turquie dans un cadre légal,
  • Le renforcement de la cohésion intérieure face aux conflits régionaux.

Il a insisté que cette démarche ne concerne pas les Kurdes en tant que peuple, mais uniquement la liquidation du groupe terroriste.

Absence de négociations ou concessions

Une interrogation majeure porte sur l’éventualité de négociations ou de concessions de la part de l’État turc en échange de la dissolution du PKK. Des sources politiques et de renseignement affirment catégoriquement :

  • Aucune négociation n’a eu lieu,
  • Aucune concession n’a été accordée,
  • Aucun changement constitutionnel ne sera envisagé pour répondre à des revendications séparatistes.

Le président Erdoğan a réitéré que l’unique ambition est la disparition totale du PKK et l’exercice normal des activités du parti DEM dans le pays.

Le sort des autres branches du PKK

Le débat s’étend sur l’impact de la dissolution sur les autres branches du PKK. La réponse est affirmative :

  • Le PKK constitue le cœur du réseau,
  • Sa dissolution entraîne celle de ses ramifications en Irak, en Iran, en Syrie et même en Europe,
  • La Turquie rejette toute alternative qui ne respecterait pas cette condition,
  • Les tentatives de réapparition sous d’autres noms seront étroitement surveillées.

Contrôle et suivi étroits de la dissolution

Les services de renseignement turcs, dirigés par Ibrahim Kalin, président de l’Agence nationale de renseignement, supervisent étroitement ce processus. Des rapports réguliers sont transmis au président Erdoğan.

Omar Çelik, vice-président et porte-parole du Parti de la justice et du développement, a insisté sur la nécessité :

  • D’une application effective et complète de la dissolution et de la remise des armes,
  • D’inclure toutes les structures illégales du PKK,
  • De suivre rigoureusement les développements sur le terrain,
  • De mettre un terme à l’utilisation des groupes terroristes dans les conflits par procuration au sein des plans impérialistes.

Préparation à toute éventualité

Si le PKK venait à renier son engagement et reprendre ses activités sous le même ou un autre nom, la Turquie est prête. Elle dispose de plans alternatifs multiples pour répondre à cette éventualité, garantissant ainsi la sécurité nationale et régionale.

source:https://www.aljazeera.net/opinions/2025/5/13/%d9%85%d8%a7%d8%b0%d8%a7-%d8%b3%d9%8a%d8%ad%d8%af%d8%ab-%d9%84%d9%88-%d8%ad%d9%85%d9%84-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d9%85%d8%a7%d9%84-%d8%a7%d9%84%d9%83%d8%b1%d8%af%d8%b3%d8%aa%d8%a7%d9%86%d9%8a

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