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Le marché immobilier France 2025 a renoué avec une reprise des transactions après deux années de recul, mais cette embellie reste fragile et fortement dépendante de l’évolution de la situation politique, selon les réseaux d’agences réunis autour de bilans publiés mardi.
marché immobilier France 2025 : chiffres et tendances relevés par les réseaux
Après un rebond des ventes entre la fin de 2024 et le début de 2025, le printemps a marqué le pas en raison d’une hausse inattendue des taux d’intérêt, a expliqué Thomas Lefebvre, vice‑président chargé des données chez SeLoger/Meilleurs Agents. Le groupe table sur une hausse de 8,2 % des transactions en 2025, à 925 000, soit moins qu’attendu.
Les réseaux notent toutefois des signaux positifs : l’érosion des prix observée depuis début 2020 semble s’être interrompue dans plusieurs zones, notamment à Paris. « Tout cela est très positif et c’est évidemment dû à la baisse des taux. C’est le moment d’acheter », a commenté Eric Allouche, directeur exécutif du groupe Era Immobilier.
Orpi signale une croissance à deux chiffres des compromis de vente depuis janvier (+14 %), mais relève « des disparités notables selon les marchés et les territoires », synthétise Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi. « Jusqu’à fin août, le marché immobilier semble reprendre. Cette rentrée et les annonces gouvernementales seront décisives », prévient‑il.
Résilience du marché résidentiel, tensions sur le locatif et poids de la politique
Le marché locatif reste fortement sous tension et corrélé à celui des ventes. Selon SeLoger, la hausse des loyers a fortement ralenti depuis la fin 2024 : +1,5 % contre +4,2 % l’année précédente. Plusieurs acteurs imputent cette situation au retrait d’une part de propriétaires bailleurs de l’investissement locatif.
« Beaucoup de propriétaires bailleurs se sont retirés de l’investissement immobilier », observe Olivier Descamps, directeur général d’IAD France, qui signale des « campings remplis d’étudiants » faute d’avoir réussi à se loger, formulation rapportée par les réseaux.
Pour les professionnels, deux freins peuvent bloquer la progression : les prix et l’accès au crédit. « Ce qui bloque les marchés, c’est soit les prix, soit les crédits. Les prix ont été bien maîtrisés depuis deux ans. Ce qui pourrait nous faire replonger, ce sont les taux de crédit si les aléas politiques ont pour conséquence de faire monter l’inflation », complète Charles Marinakis, président de Century 21 France. Il note cependant que les banques françaises restent très enclines à accorder des crédits.
Sur le plan politique, la décision du Premier ministre François Bayrou d’engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre suscite des inquiétudes chez les professionnels. « L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude », a souligné Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
Perspectives chiffrées et éléments à suivre pour la fin 2025
Malgré les incertitudes, certains responsables anticipent une poursuite du mouvement de reprise. Thomas Lefebvre juge que, l’inflation étant maîtrisée, la Banque centrale européenne « n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire », et il table sur un « déblocage progressif du marché » avec 960 000 transactions l’an prochain.
- Transactions attendues en 2025 : 925 000 (prévision SeLoger/Meilleurs Agents, +8,2 %).
- Compromis de vente Orpi depuis janvier : +14 %.
- Évolution des loyers : +1,5 % sur la période récente contre +4,2 % l’an dernier.
Les acteurs insistent sur la sensibilité du marché aux annonces gouvernementales et aux fluctuations des taux. « On recommençait à voir s’aligner les planètes et là, patatras », regrette Charles Marinakis, résumant le sentiment d’interruption possible de la dynamique si l’environnement politique devait se dégrader.
Les prochaines semaines seront scrutées pour mesurer l’impact des décisions politiques sur les taux, l’inflation et, par ricochet, sur le comportement des acheteurs et des investisseurs. Les réseaux d’agences évoquent des disparités territoriales marquées : la reprise n’est pas uniforme et dépend largement des marchés locaux.