Bruno Retailleau, président des Républicains et ministre de l’Intérieur, a jugé ce mardi 9 septembre qu’il y avait « urgence à nommer un Premier ministre » parce qu’il ne doit pas « y avoir de pouvoir vacant » à la veille de manifestations et face à « un mois de septembre propice à tous les débordements ». Dans une conférence de presse à l’issue d’une réunion des dirigeants de LR, il a ajouté que la France « a besoin très rapidement d’un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné », notamment en matière de maintien de l’ordre. Selon lui, l’objectif est d’éviter tout vide institutionnel et de préparer un parcours politique efficace pour les semaines à venir.

À Paris, Retailleau appelle à nommer rapidement un Premier ministre face aux risques de débordements de septembre
Lors de ses interventions, il a dénoncé la nécessité de ne pas laisser de « pouvoir vacant » et a évoqué un mois de septembre particulièrement sensible, propice à des tensions et à des incidents. Il a indiqué que la nomination d’un Premier ministre était une étape clé pour incarner le pouvoir et assurer le maintien de l’ordre, tout en appelant à une orientation commune pour éviter les dérives.
Il a également précisé que, une fois désigné, le futur Premier ministre devrait, avant de former un gouvernement, « se retourner vers l’ensemble des formations politiques pour dessiner un chemin d’intérêt général pour la France et nos compatriotes ». Côté LR, il a rappelé que « sa participation au gouvernement n’a rien d’automatique », et que le choix dépendrait du contenu de la politique plutôt que de l’appartenance partisane.
Sur le fond, Retailleau a réaffirmé qu’il « faut que ce soit pour une politique de la majorité nationale », et a insisté sur le fait que le nouveau locataire de Matignon ne pouvait être « socialiste » selon lui, car « le projet socialiste ne correspond pas à ce que veulent la majorité des Français qui sont plutôt à droite ». Si ces propos traduisent une ligne de conduite du parti, il a souligné que ce serait la politique qui primerait dans toute décision d’entrée au gouvernement.

Calendrier et conditions pour une éventuelle arrivée au pouvoir
En outre, l’ancien dialoguiste de la droite a évoqué des échéances possibles sur lesquelles la situation pourrait peser, sans pour autant les décrire comme des engagements formels. Il a mentionné des dates symboliques publiques — certaines journées évoquées comme critiques par l’opposition et par certains analystes — et a rappelé que la stabilité des institutions passerait par une démarche de consensus. Il a répété que le chemin vers Matignon nécessiterait du soutien et des garanties sur le contenu politique, et non sur un simple accord partisan.
Sur la question de l’ordre public et de la sécurité, le message est resté axé sur l’unité et la responsabilité. Les échanges, selon ses mots, doivent viser « l’intérêt pour la France », et la priorité donnée à la sécurité et à l’économie a été non seulement soulignée mais aussi inscrite comme condition pour toute implication des LR au gouvernement.
Dans ce contexte, Retailleau a répété qu’« aller au gouvernement, oui », mais « pas à n’importe quelle condition » si ce n’est pour une politique qui serve la majorité nationale et non une majorité partisane. Ce refus de morphose politique est présenté comme la garantie d’un gouvernement capable de préserver l’ordre et la stabilité tout en répondant aux attentes d’un pays qui, selon lui, est « plutôt à droite » sur de nombreux sujets.