Table of Contents
Le retour tant attendu des habitants de Tel Rifaat, en Syrie, après des années de déplacement, se heurte à une réalité douloureuse : des maisons en ruines, des rues jonchées de débris et des vestiges de leurs foyers. Cette ville, emblématique du conflit syrien, a été marquée par des années de combats et de fortifications militaires.
Des blessures visibles
Tel Rifaat a été un point névralgique dans le conflit entre les forces kurdes syriennes et les groupes armés soutenus par la Turquie. Depuis le début de la guerre civile en 2011, la ville a connu des cycles répétés de combats et de déplacements.
En 2016, les forces kurdes prenaient le contrôle de la ville, entraînant le déplacement de la majorité de sa population. Par la suite, d’autres localités comme Afrin ont également été touchées par des déplacements massifs lorsque les forces soutenues par la Turquie ont pris le contrôle de ces zones. Toutefois, beaucoup de ces habitants se sont réfugiés à Tel Rifaat.
Les tunnels souterrains
En décembre, lors d’une offensive rapide des rebelles syriens qui ont chassé le président Bashar al-Assad, le contrôle de Tel Rifaat a de nouveau changé de mains, avec une reprise par les rebelles soutenus par la Turquie.
Les habitants qui sont revenus depuis lors ont découvert un vaste réseau de tunnels souterrains, construit apparemment durant la période où les Forces démocratiques syriennes (FDS) contrôlaient la zone. Ce réseau, destiné à un usage militaire, traverse des maisons et des écoles, affaiblissant les structures au-dessus. De nombreux murs se fissurent, et les bâtiments restants reposent sur des fondations instables, rendant la reconstruction encore plus ardue.
Des maisons dévastées
À l’intérieur de leurs maisons, les familles revenantes font face à d’autres signes de perte. Les portes pendent de gonds brisés, les murs portent les cicatrices de la négligence, et les pièces ont été dépouillées de leurs éléments essentiels : câblage, plomberie et même meubles. Rien de précieux n’a été laissé intact.
Des signes de départs précipités sont visibles partout : objets abandonnés, débris éparpillés et barricades improvisées démontées à la hâte.
Un passé pesant
À la périphérie de la ville, un mur en béton, autrefois barrière militaire, traverse certaines parties de Tel Rifaat. Érigé par les combattants des FDS comme une structure défensive, il est désormais un vestige indésirable du passé, obstruant l’accès aux terres agricoles.
L’infrastructure de la ville est dans un état déplorable, avec des réseaux d’eau et d’électricité à peine fonctionnels. Malgré cette destruction, ou peut-être à cause d’elle, les habitants de Tel Rifaat s’affairent à déblayer les décombres et à reconstruire leurs vies.