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Retour des réfugiés syriens : défis et incertitudes en Turquie

by Sara
Retour des réfugiés syriens : défis et incertitudes en Turquie
Syrie, Turquie

Retour des réfugiés syriens : défis et incertitudes en Turquie

Après un mois de la chute du régime d’Assad en Syrie, le retour des réfugiés syriens en provenance de la voisine Turquie et des déplacés internes reste timide et en deçà des attentes. Cette situation est principalement déterminée par des facteurs économiques et sécuritaires liés au logement, aux services, à l’éducation et à la stabilité sécuritaire.

Un climat d’incertitude prévaut parmi les centaines de milliers de réfugiés et de déplacés syriens concernant la pertinence de leur retour actuel. Une grande partie d’entre eux a perdu leurs maisons lors de la guerre qui a ravagé la Syrie pendant 14 ans, tandis que la question de la sécurité financière représente le défi majeur pour couvrir les dépenses quotidiennes.

Dans un café à Gaziantep, dans le sud de la Turquie, le réfugié syrien Hossam Droubi discute avec son ami Mohamed, arguant que le retour au pays n’est pas opportun pour le moment, en raison des coupures constantes d’eau et d’électricité et de l’instabilité de la situation de vie et de sécurité.

Droubi confie à Al Jazeera que « il est prématuré de retourner en Syrie, et il serait préférable d’attendre au moins six mois à un an jusqu’à ce que la situation se clarifie, que les services soient rétablis et que le nouveau gouvernement puisse fonctionner à tous les niveaux au service des citoyens ».

Les difficultés du retour

Hossam exprime ses craintes de perdre son logement à Alep à cause des bombardements en 2016. Un baril explosif a endommagé son immeuble, le rendant presque entièrement détruit et nécessitant une reconstruction.

Il souligne qu’il ne pourra pas louer un logement à Alep en cas de retour, car les prix des loyers dans la ville ont doublé de manière inédite depuis la chute du régime d’Assad et le retour des habitants de diverses provinces syriennes.

Retour des réfugiés syriens

La majorité des réfugiés syriens préfèrent attendre et temporiser leur retour jusqu’à ce que la situation se stabilise.

Conditions précaires dans les camps

Non loin de Gaziantep, les camps de déplacés syriens ne montrent aucune amélioration en dépit de la chute du régime. L’absence des besoins fondamentaux tels que le combustible pour le chauffage et la nourriture adéquate perdure, représentant un défi sans solution.

La poursuite de la destruction et la perte des services dans la plupart des villes et villages des campagnes d’Idlib, d’Alep et de Hama obligent des milliers de personnes à rester dans des tentes froides.

Selon l’équipe des « Coordinations des Réponses en Syrie », environ 52 000 des déplacés dans les camps du nord de la Syrie sont rentrés dans leurs régions d’origine depuis la chute du régime, sur près de deux millions de déplacés.

Ahmed Al-Saeed, un déplacé originaire de Maaret al-Numan dans la campagne d’Idlib, affirme que sa maison est totalement inhabitée. La majorité des habitants n’ont pas encore réintégré leurs foyers, même après la fin de la guerre et la chute du régime de Bachar al-Assad.

Les défis de la reconstruction

L’administration nouvellement formée en Syrie fait face à de lourdes charges, notamment la gestion des affaires gouvernementales, le rétablissement de la sécurité et la restructuration de l’armée en intégrant les factions armées tout en centralisant le contrôle des armes.

Le défi majeur est également d’assurer l’approvisionnement en énergie, en eau et en salaires des travailleurs.

Selon l’analyste économique Abdel Salam Al-Omar, il est prématuré de parler d’une opération de reconstruction en Syrie tant que l’administration ne parvient pas à résoudre des problèmes plus pressants, comme l’élimination des résidus du régime déchu qui pourraient perturber la stabilité du pays.

Al-Omar ajoute que l’administration et le gouvernement de la nouvelle Syrie se concentrent sur la résolution des problèmes d’énergie et d’eau et sur la stabilisation du taux de change, car ces besoins sont essentiels pour la vie quotidienne des citoyens, sans quoi ils ne peuvent être différés.

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