Le Rassemblement national (RN) organise un rendez-vous stratégique à Matignon et met en place un « bureau de campagne » en vue de possibles législatives anticipées, selon des informations recueillies auprès de cadres du parti. Marine Le Pen et Jordan Bardella y participent, et l’état-major évoque la possibilité d’une dissolution et d’une nouvelle campagne électorale à tout moment, d’après des témoins et une dépêche AFP. Le rendez-vous, officiellement inscrit à l’agenda du dirigeant du RN pour ce lundi après-midi, est prévu à 15 h 30 et s’inscrit dans un contexte de brouillard politique qui s’épaissit à 18 mois de l’élection présidentielle.
À Matignon, le RN organise un bureau de campagne pour anticiper des législatives potentielles
Invités mardi matin à Matignon par un François Bayrou dont ils souhaitent la chute, Marine Le Pen et Jordan Bardella réunissent lundi après-midi un « bureau de campagne » du RN pour anticiper une dissolution et de nouvelles législatives anticipées, selon des informations recueillies auprès de cadres et d’une source AFP.
Le rendez-vous est officiellement apparu à l’agenda de Bardella: le « bureau de campagne des élections législatives » doit se tenir le jour même à 15 h 30.
« L’état-major du mouvement d’extrême droite va d’abord faire le point sur les investitures », déjà « très avancées », a-t-on précisé auprès d’un participant. La place réservée aux alliés de Ciotti ou à Marion Maréchal ne serait pas à l’ordre du jour de cette première réunion.
Autour du président et de Marine Le Pen, plusieurs cadres du groupe, dont Thomas Ménagé et Julien Odoul, seront chargés de « préparer une éventuelle dissolution et une éventuelle campagne législative », et d’esquisser les investitures pour les 577 circonscriptions.
Selon l’AFP, la fonction de Marine Le Pen en tant que candidate est actée: mi‑juillet, elle annonçait son intention de se présenter aux législatives en cas de dissolution, malgré sa condamnation à l’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires du RN indûment payés sur des fonds européens.
Par ailleurs, les responsables reconnaissent qu’18 mois restent jusqu’à la présidentielle de 2027, et que tout ne peut être fait en ce laps de temps.
« Si demain nous obtenons une majorité à l’Assemblée nationale, même dans le cadre d’une cohabitation, je proposerai ma candidature au nom du Rassemblement national au poste de Premier ministre », a prévenu Jordan Bardella.
Investitures et calendrier: investitures « très avancées » et incertitudes sur les alliances
Selon l’AFP, les investitures seraient déjà « très avancées », et le RN doit aussi trancher sur les alliances potentielles et la répartition des circonscriptions. Si Ciotti et Marion Maréchal doivent bénéficier de places, ces éléments ne seraient pas à l’ordre du jour de la séance en question.
Mi‑juillet, Marine Le Pen avait été actée comme candidate pour les législatives en cas de dissolution, rappelle un passage des informations du jour; cette option figure dans le calcul des dirigeants sur la meilleure configuration électorale possible.
Les responsables évoquent aussi l’échéance 18 mois avant l’élection présidentielle de 2027, reconnaissant qu’il faut fixer un cap sans promettre l’impossible lorsque le contexte peut évoluer rapidement.
« Notre devoir, c’est d’être prêts », a déclaré le président du mouvement à l’arrivée au siège, réaffirmant l’objectif du RN et la volonté de réactivité face à une dissolution potentielle.
Les cadres s’interrogent aussi sur ce qui peut être avancé en cas de cohabitation avec Emmanuel Macron, et sur les thèmes de campagne que les candidats devront développer si une dissolution venait à intervenir, tout en rappelant que 18 mois restent une durée limitée pour transformer les promesses en actions.
Ce contexte laisse une marge de manœuvre limitée mais insiste sur la nécessité d’un cap clair et d’une communication ciblée pour maintenir l’élan électoral, selon plusieurs sources proches du dossier.