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Un automobiliste a été condamné à 10 ans de prison ferme lundi 5 mai par le tribunal judiciaire de Brest pour avoir causé la mort d’Alice Richard, une jeune assistante sociale de 24 ans, lors d’un rodéo nocturne au port de commerce le 31 mars 2024.
Un drame sur le port de Brest
Le tragique accident s’est produit à 1h50 du matin, lorsque la victime traversait un passage piéton en compagnie d’un ami. Le conducteur, âgé de 25 ans, en récidive, circulait alors avec un permis suspendu depuis cinq mois et sous l’emprise du cannabis.
Reconnu coupable de six infractions, notamment d’homicide involontaire aggravé, de blessures involontaires aggravées et de non-assistance à personne en danger, il a percuté Alice Richard à près de 70 km/h après le rond-point des rampes. Projetée à environ 20 mètres, la victime est décédée peu après des suites de ses multiples blessures. Son compagnon, légèrement blessé, souffre de lourdes séquelles psychologiques.
Un comportement irresponsable et dangereux
Le chauffard, qui se décrit lui-même comme « imprudent et amateur de vitesse », avait passé la soirée à effectuer des accélérations dans les rues du port, au volant d’une Peugeot 208 GT de location. Malgré les avertissements d’un autre automobiliste et les appels à la prudence de sa passagère, il a continué à rouler dangereusement, semblant même rivaliser avec deux grosses berlines au moment du choc.
Une fuite et un mépris total
Après l’impact, le conducteur a pris la fuite, manquant de peu de rouler sur la tête d’Alice Richard, inconsciente au sol. Au tribunal, il est resté impassible, exprimant des regrets mécaniques sans jamais regarder les familles des victimes. Ses propos tenus après l’accident, qualifiés d’abjects, ont profondément choqué : « La pute, elle est sortie de nulle part, elle n’avait rien à faire là ».
Pour tenter d’échapper à ses responsabilités, il a même déclaré le vol du véhicule. L’avocate de la famille Richard a dénoncé un prévenu sans aucun sens moral.
Réquisitions et peine prononcée
La procureure Véronique Wester-Ouisse a dénoncé une « absence d’empathie, le vide, le néant, le mépris total, l’indifférence » chez ce « criminel de la route ». En récidive, le prévenu risquait jusqu’à 20 ans de prison. Elle a requis 12 ans d’emprisonnement ferme, assortis d’une interdiction de permis de conduire pendant 10 ans et d’une interdiction de conduire tout véhicule à moteur pendant 5 ans.
Les juges ont finalement condamné le conducteur à 10 ans de prison ferme, en suivant les peines complémentaires d’interdiction de conduire.
Responsabilités partagées des passagers
Les deux passagers présents dans le véhicule ont aussi été poursuivis pour non-assistance à personne en danger. La procureure et le tribunal ont distingué une femme de 24 ans, au casier judiciaire vierge, qui a longuement exprimé ses regrets en larmes, d’un homme de 23 ans, déjà condamné 15 fois, qui a menti et tenté de se dérober à ses responsabilités.
- La passagère a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis.
- L’homme a écopé de 2 ans de prison, dont un an ferme avec mandat de dépôt immédiat.
Les avocats de la défense disposent de dix jours pour faire appel.