Des ministres syriens ont été reçus mardi à Moscou par Vladimir Poutine pour évoquer des questions politiques, militaires et économiques d’intérêt commun. L’agence publique syrienne Sana indique que l’accent portait sur la coopération stratégique dans le domaine des industries militaires. Cette visite témoigne d’un rapprochement entre Moscou et le nouveau régime syrien.
Le chef de la diplomatie syrienne, Asaad al-Shaibani, et le ministre de la Défense, Murhaf Abu Qasra, ont discuté des moyens de renforcer les capacités de défense et de moderniser les équipements de l’armée syrienne afin de soutenir la sécurité et la stabilité en Syrie et dans la région, selon Sana. Ils ont aussi abordé des projets économiques, y compris la reconstruction du pays. Le but est de consolider une coopération politique, militaire et économique d’intérêt partagé.
Le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa avait déclaré en octobre vouloir redéfinir les relations entre Damas et Moscou lors de sa première rencontre avec Poutine depuis le départ de Bachar al-Assad, ex-allié clé du Kremlin, qui s’est réfugié en Russie avec sa famille à la fin de l’année 2024. La Russie s’était dite prête à participer à la reconstruction de la Syrie, ravagée par près de 14 ans de guerre déclenchée en 2011, et à travailler dans le secteur pétrolier syrien. Elle a également évoqué la poursuite de son rôle dans le soutien et la stabilité régionale.
La question des bases militaires russes de Tartous et de Hmeimim, situées sur la côte méditerranéenne, a été évoquée; elles constituent les seuls avant-postes militaires russes officiellement en dehors de l’ex-URSS. Moscou avait largement utilisé ces installations lors de son intervention en 2015 dans la guerre civile syrienne, apportant un soutien aérien et menant des bombardements dans les zones contrôlées par les rebelles. Ces bases jouent un rôle clé dans les capacités régionales de Moscou.