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Saint-Pierre-et-Miquelon, un archipel situé au large de la côte canadienne, est souvent méconnu des Français. Récemment, une déclaration controversée de Laurent Wauquiez, chef des députés Les Républicains, a mis en lumière le territoire, suscitant des réactions vives au sein de la classe politique. Voici cinq faits clés à connaître sur cet archipel.
Un territoire dont le statut a (beaucoup) évolué
Découvert par le navigateur français Jacques Cartier en 1536, Saint-Pierre-et-Miquelon est devenu une colonie française en 1816 après plusieurs rebondissements administratifs. Au fil des siècles, son statut a changé à plusieurs reprises : territoire d’outre-mer de l’Union française de 1946 à 1976, département d’outre-mer entre 1976 et 1985, puis collectivité territoriale à statut particulier jusqu’en 2003, date à laquelle il est devenu une collectivité d’outre-mer, statut qu’il conserve aujourd’hui.
Un modèle de décentralisation
Régi par l’article 74 de la Constitution française, Saint-Pierre-et-Miquelon est un territoire politiquement décentralisé. Ce n’est ni un département, ni une région, et les pouvoirs exécutifs sont largement transférés à un conseil territorial puissant. De plus, l’archipel ne fait pas partie de l’Union européenne, ne faisant pas partie de l’espace Schengen ni du territoire douanier européen, même si ses habitants sont citoyens européens et que la zone euro est applicable.
Historiquement une terre de pêche
Avant même la colonisation, Saint-Pierre était connu pour ses ressources halieutiques. Dès le XVIe siècle, il est devenu un centre important pour la pêche à la morue, attirant des pêcheurs bretons, normands et basques. L’archipel a prospéré grâce à sa proximité avec les riches bancs de Terre-Neuve, mais cette prééminence a été remise en question après l’établissement d’une zone économique exclusive en 1992, limitant l’accès aux eaux qui avaient traditionnellement été rattachées à Saint-Pierre.
Un climat particulièrement froid
Saint-Pierre-et-Miquelon est l’un des rares territoires français d’outre-mer à avoir un climat froid. Les températures hivernales descendent en moyenne à -2 °C, avec des chutes de neige fréquentes. En été, bien que le thermomètre ait atteint jusqu’à 28,3 °C en 2013, la température moyenne est d’environ 15 °C. L’archipel est le seul territoire ultramarin habitable à présenter de telles conditions climatiques.
Une île prospère lors de la prohibition
Le statut d’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon a permis d’échapper aux lois des pays voisins, comme les États-Unis et le Canada. Pendant la prohibition (1919-1933), cela a donné lieu à un commerce illégal florissant d’alcool importé sur l’île, qui était ensuite transporté clandestinement vers les côtes canadiennes et américaines. Ce trafic a considérablement dynamisé l’économie locale, créant des emplois et rapportant des taxes douanières importantes.
