Une opération de grande envergure des forces de l’ordre en Polynésie française a permis la saisie record de 900 kg de cocaïne et 180 kg de méthamphétamine, révélant l’ampleur du trafic de drogues dans la région. Les douanes ont interpellé un voilier dans la nuit de lundi à mardi au large des îles Marquises, plus précisément à Nuku Hiva, l’une des îles les plus peuplées de l’archipel. La cargaison, chargée au Mexique et destinée à l’Australie, témoigne d’un circuit international bien rodé, entre l’Amérique du Sud productrice et le marché australien.
Le capitaine du navire, de nationalité allemande, ainsi qu’un passager hollandais, ont été placés en rétention. La quantité et la nature de la drogue saisie posent des enjeux importants en termes de stockage et de gestion dans cette région isolée, située à plus de 1 400 km de Tahiti. La découverte de ces quantités massives de stupéfiants ne laisse pas de surprendre alors que la région, jusqu’ici relativement épargnée par le trafic de drogues, voit ses dispositifs de contrôle renforcés.
Un circuit connu, mais toujours performant
Ce réseau de trafiquants, bien connu des autorités, utilise la voie maritime pour faire transiter la drogue, profitant des 5,5 millions de kilomètres carrés surveillés de la Polynésie française. La zone maritime des Marquises, particulièrement stratégique, fait l’objet de demandes accrues pour un renforcement des contrôles, notamment après cette saisie historique. Selon Benoît Kautai, maire de Nuku Hiva, des mesures seront prises pour accroître la surveillance, notamment avec la visite programmée du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, prévu jeudi dans la région.
Depuis plusieurs années, la Polynésie a été le théâtre de plusieurs interceptions de drogues, notamment des saisies de 400 kg de cocaïne. Cependant, la quantité retrouvée récemment dépasse tout ce qui avait été constaté jusque-là, posant la question du stockage, de la surveillance et de la capacité des forces locales. La majorité de la drogue ne semble pas être consommée localement, le cannabis étant, quant à lui, beaucoup plus répandu dans la région.
Les autorités locales, confrontées à l’ampleur de cette opération, évoquent aussi des défis logistiques importants liés au transport et à la gestion de la drogue, notamment dans une région peu peuplée et difficile d’accès. La今escription de cette saisie souligne la nécessité pour les forces de l’ordre de renforcer leur coopération et leur vigilance face à cette menace qui pourrait s’étendre à l’ensemble de la région pacifique.