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Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a proposé lundi la création d’une agence nationale de Protection civile, incendies, changement climatique, Espagne, dans le cadre d’un pacte d’État contre le changement climatique comportant dix mesures destinées à renforcer la prévention et la gestion des catastrophes climatiques.
Protection civile, incendies, changement climatique, Espagne : proposition d’une agence nationale
Lors d’un acte consacré au « pacte d’État face à l’urgence climatique », Sánchez a critiqué la prévention des communautés autonomes et leur manque de moyens face aux incendies. Il a présenté dix lignes d’action « al conjunto de la sociedad » parmi lesquelles figure la création d’une agence d’État de Protección Civil « que potencie el buen funcionamiento del sistema » et la garantie du maintien « los 365 días del año », par toutes les administrations, de « todos los medios para prevenir y combatir los eventos climáticos ». Sánchez a ajouté : « [Es necesario] contar con cuerpos de bomberos y brigadistas estables, formados y dotados. Apostar por políticas públicas. De nada sirve ahorrarse un euro en prevención si luego hay que gastarse cien en respuesta y mil en prevención ».
Mesures proposées et feuille de route
Le Conseil des ministres doit approuver mardi cette feuille de route qui comprend, parmi d’autres pistes à explorer :
- renforcer la coordination entre administrations ;
- développer un modèle avancé de gestion forestière ;
- élaborer une stratégie nationale de « résilience hydrique » ;
- créer « une large réseau de refuges climatiques » à l’échelle de l’État ;
- valoriser le rôle du monde rural comme défenseur du patrimoine naturel ;
- promouvoir des pratiques agricoles et d’élevage plus durables, notamment la ganadería extensiva.
Sánchez a précisé les priorités immédiates du gouvernement : « Extinguir los incendios activos, transferir las ayudas económicas y los recursos extraordinarios aprobados por el Consejo de Ministros y hacer lo que haga falta para que esta tragedia no vuelva a repetirse en la dimensión que se ha registrado en muchos municipios del país ». Le président a insisté sur la nécessité d’agir vite face à ce qu’il qualifie d’urgence.
Trois facteurs identifiés pour les incendies de l’été 2025
Le chef du gouvernement a identifié trois facteurs ayant alimenté « les pires incendies du siècle » :
- « une politique de prévention de incendios clairement insuffisante », se traduisant par « la falta de planes ejectuados, en la ausencia de instrumentos de análisis de prevención, en la ausencia de plantilas de brigadas forestales » ;
- « une gestion du territoire inadaptée » : forêts surchargées de biomasse, infrastructures anti‑incendie obsolètes et boisement avec des essences non autochtones ;
- une « emergencia climática » qui a rendu les feux plus virulents, imprévisibles et létaux.
Le bilan statistique de l’été fait état, selon le gouvernement, de plus de 130 incendies majeurs cet été ayant mobilisé tous les moyens disponibles de l’État, et d’un total d’environ 330 000 hectares calcinés, principalement dans le nord‑ouest du pays.
Réactions politiques et climat de confrontation
La proposition gouvernementale n’a pas suscité d’enthousiasme généralisé ; elle a rencontré le rejet frontal du Parti populaire (PP) dès son annonce. La porte‑parole du PP au Congrès, Ester Muñoz, a qualifié la mesure de « cortina de humo » et de « huida hacia adelante ». Le PP a intensifié ses critiques à partir du 15 août, selon le récit rapporté, et plusieurs reproches ont été échangés entre l’exécutif et le principal parti d’opposition concernant l’allocation et l’envoi de moyens.
La directrice générale de Protección Civil, Virgina Barcones, a notamment qualifié certaines demandes de moyens formulées par des communautés de « imposibles », selon le compte rendu de l’événement. Depuis, le gouvernement accuse des communautés dirigées par le PP d’avoir réduit les moyens anti‑incendie au cours des dernières années.
Appels à l’unité et messages des ministres
Le gouvernement a voulu marquer la portée politique du pacte en affichant un large soutien ministériel lors de l’acte : étaient présents, entre autres, María Jesús Montero, Yolanda Díaz, Pilar Alegría, Jordi Hereu, Óscar Puente, Isabel Rodríguez, Luis Planas, Ernest Urtasun, Carlos Cuerpo, Diana Morant, Ana Redondo et Elma Saiz.
La ministre de la Transition écologique, Sara Aegesen, a décrit un scénario d’« emergencia climática » pour l’Espagne et a justifié l’accord par des données : « El cambio climático afecta especialmente a España. Por su situación geógráfica, en la cuenca mediterránea, se calienta un 20% más rápido que la media global. Los años 2022, 2023 y 2024 son los más cálidos desde que tenemos registros. Junio de 2025 registró un valor récord de anomalía térmica, con más de 3,6º respecto a la media. Avanzamos hacia un cambio estructural del clima ». Elle a insisté sur la nécessité d’une réponse coordonnée « que aglutine conocimiento, ciencia, esfuerzo, talento y voluntad bajo un marco común ».
Le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, a souligné que « la lucha contra cambio climático solo será posible de la mano de ganaderos, agricultores y silvicultores » et a défendu que les mesures recherchées visent à garantir l’avenir du monde rural et la protection du territoire.