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Le rapport publié par la Mental Health Foundation met en lumière l’impact dévastateur des émeutes sur la santé mentale des demandeurs d’asile au Royaume-Uni. Selon le document, les troubles civils, survenus l’été dernier suite au meurtre de trois jeunes filles lors d’un cours de danse à Southport, ont engendré une détérioration significative de l’état mental de cette population vulnérable.
Une santé mentale en déclin
Le rapport, diffusé mardi, souligne que la santé mentale des demandeurs d’asile a fortement décliné en raison de ces événements violents et des attaques qui ont ciblé les hôtels accueillant ces personnes. Mark Rowland, directeur général de la fondation, a déclaré : « Un élément clé depuis notre dernier rapport est que les émeutes racistes de l’été 2024 ont eu un impact terrible sur la santé mentale de nombreux demandeurs d’asile au Royaume-Uni. Certains ont exprimé leur peur de quitter leur logement, ce qui accroît leur isolement, tandis que d’autres craignent d’être attaqués dans la rue simplement à cause de la couleur de leur peau. »
Un climat de hostilité
Rowland a ajouté que le climat d’hostilité s’est intensifié, particulièrement sur les réseaux sociaux, qui ont joué un rôle crucial dans l’escalade des tensions. « La désinformation et la rhétorique raciste ont explosé, surtout sur des plateformes comme X, avec des témoignages de personnes qui ont rapporté avoir vu de la haine dès qu’elles se connectaient », a-t-il précisé. Il a appelé le gouvernement britannique à agir pour limiter les effets de cette désinformation et de cette haine, tant en ligne qu’hors ligne.
Droit au travail pour les demandeurs d’asile
Le rapport préconise également que les demandeurs d’asile aient le droit de travailler dans n’importe quel emploi si le Home Office n’a pas traité leur demande dans les six mois. Cette mesure pourrait non seulement améliorer leur santé mentale, mais aussi augmenter les revenus fiscaux pour le Trésor. Selon les chiffres, permettre aux demandeurs d’asile de travailler après six mois pourrait économiser au pays 5,1 milliards d’euros en dépenses gouvernementales, stimuler l’économie de 1,2 milliard d’euros, et générer un revenu fiscal supplémentaire de 1 milliard d’euros.
Les conséquences de l’inaction
Le rapport met en garde contre la « stagnation par le travail » engendrée par l’interdiction de travailler pour les demandeurs d’asile. Cette situation a suscité la campagne « Lift The Ban », soutenue par plus de 300 organisations caritatives, syndicats et groupes de réflexion, qui demandent au gouvernement de permettre aux demandeurs d’asile de travailler dans un plus grand nombre de secteurs. Actuellement, seuls les demandeurs d’asile qualifiés dans des métiers en pénurie peuvent postuler à des emplois si leur demande n’est pas tranchée après un an, ce qui exclut de nombreuses personnes de l’accès au travail.
Pauvreté aiguë et stigmatisation
La fondation, qui soutient les demandeurs d’asile et les réfugiés dans leur santé mentale via des programmes à travers le Royaume-Uni, a également souligné la pauvreté aiguë à laquelle ces personnes sont confrontées, les obligeant parfois à choisir entre sauter des repas ou payer le transport pour se rendre à des rendez-vous essentiels. De plus, certains témoignages évoquent la stigmatisation associée au terme « demandeur d’asile ». Une enfant a confié aux chercheurs qu’elle cachait son statut à ses camarades par peur d’être exclue.
Réaction du gouvernement
Un porte-parole du Home Office a déclaré : « Bien que le bien-être des personnes dans le système d’asile soit important, nous restons déterminés à poursuivre la lutte contre le travail illégal au Royaume-Uni, et nous n’avons certainement pas l’intention de mettre en place un processus accéléré permettant à ceux qui viennent au Royaume-Uni en dehors des règles établies en matière de visas de travail de les ignorer. »