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Santé mentale des jeunes en France: un quart dépressifs selon une étude

by charles
France

Une vaste étude menée par la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram porte sur la santé mentale des jeunes de 15 à 29 ans en France. Réalisée au printemps 2025, l’enquête a recueilli 5 633 réponses et s’appuie sur le questionnaire PHQ-9 pour mesurer la dépression. Selon les chiffres, 25 % des jeunes se retrouvent en dépression, tandis que 14 % se disent en mauvaise santé psychique. Ces résultats mettent en lumière des difficultés croisées par le genre, le territoire et le contexte socioéconomique, et interrogent les priorités publiques autour de la santé mentale pour 2025.

Jeunes et appel à la santé mentale en France
Photo illustrant l’appel à la santé mentale des jeunes

Dépression et répartition par territoire et genre

Selon l’étude, 27 % des jeunes femmes présentent une dépression contre 22 % des jeunes hommes, et la tranche d’âge 18–25 ans est au cœur de la vulnérabilité avec près de 28 % de dépressifs.

Les disparités géographiques sont marquées. En Outre‑mer, les taux atteignent des sommets: 52 % en Guyane, 44 % en Martinique et 43 % à Mayotte. À l’inverse, certains territoires métropolitains affichent des chiffres bien plus bas (19 % en Bourgogne‑Franche‑Comté, 28 % en Provence-Alpes‑Côte d’Azur). L’insatisfaction vis‑à‑vis des services publics est deux fois plus forte dans les Outre‑mer.

Inégalités de la dépression entre Outre-mer et métropole
Carte de disparités territoriales observées par l’enquête

L’éco‑anxiété est largement répandue: 77 % des jeunes citent l’éco‑anxiété et près de 94 % se disent inquiets d’au moins un enjeu mondial, un contexte qui agrave la détresse psychique chez les plus jeunes.

Accès aux soins et mesures publiques pour 2025

Seuls 38 % des jeunes ont déjà consulté un professionnel de santé mentale. Près d’un jeune sur cinq déclare avoir ressenti le besoin de consulter sans passer à l’acte, souvent par peur du jugement ou en raison des coûts.

Dans les Outre‑mer, l’accès reste plus faible, avec seulement 30 % de consultations. Au niveau national, les troubles mentaux représentent désormais le premier poste de dépense de l’Assurance Maladie, soulignant les coûts humains et économiques de la détresse psychique.

Pour répondre à ces défis, le gouvernement a inscrit la santé mentale dans sa grande cause nationale 2025, avec quatre axes clés: déstigmatisation, prévention, accès aux soins et accompagnement au quotidien. Le plan prévoit notamment de doubler le nombre de maisons des adolescents et de renforcer les filières de formation. Par ailleurs, la Haute Autorité de Santé a lancé un programme 2025–2030 pour structurer le repérage précoce et harmoniser les pratiques. «Il faut que ceux qui sont touchés, les familles, prennent la parole. On ne doit plus avoir honte. Il faut accepter de dire les choses simplement et normalement. Et nous allons encourager cette déstigmatisation», expliquait à l’époque le Premier ministre Michel Barnier.

Impact des réseaux sociaux et perspectives d’avenir

Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur: 44 % des jeunes qui passent plus de huit heures par jour en ligne présentent des signes de dépression, contre 15 % chez ceux dont l’usage est limité.

Les facteurs socio‑économiques et le harcèlement scolaire ou en ligne aggravent la situation: 47 % des jeunes en grande difficulté économique sont dépressifs, et plus d’un jeune sur deux déclare avoir été confronté au harcèlement. L’éco‑anxiété touche aussi une large part de la jeunesse et 94 % se disent inquiets d’au moins un enjeu mondial, renforçant la fragilité des plus vulnérables.

Dans ce cadre, la santé mentale est une question sociale et générationnelle dépassant le seul cadre individuel et exige des actions coordonnées entre prévention, services et soutien au quotidien. La société dans son ensemble doit contribuer à réduire les inégalités et à faciliter l’accès aux soins pour les jeunes.

La santé mentale demeure ainsi une priorité publique, appelant à des actions concrètes adaptées à chaque territoire et à chaque groupe, afin de réduire la dépression et ses conséquences chez les jeunes.

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