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La justice continue d’examiner le scandale qui secoue l’Arbeiterwohlfahrt (Awo) de Francfort, notamment autour des foyers pour réfugiés gérés par l’organisation. Alors que le principal procès contre les instigateurs demeure en attente, le tribunal régional de Francfort s’attaque désormais à deux procédures concernant ces établissements.
Procédure pénale contre l’ancien directeur d’une filiale d’Awo
La première affaire est un procès pénal visant l’ancien directeur général d’une filiale de l’Awo. Il est accusé de détournement de fonds, fraude et faillite frauduleuse. Le tribunal a programmé onze audiences jusqu’à la mi-juin.
Créée en 2017 pour protéger les foyers pour réfugiés, la société Awo Protect gGmbH est au cœur des accusations. Selon l’acte d’accusation, l’ancien dirigeant aurait illégalement soustrait des actifs à l’entreprise à travers des facturations excessives et des faux contrats de travail. Lorsque la société a fait faillite en 2019, il aurait tenté de dissimuler cette situation.
Procédure civile : la ville de Francfort réclame des remboursements
La deuxième procédure est de nature civile. La ville de Francfort réclame à l’Awo un remboursement de plusieurs sommes. Là aussi, onze audiences sont prévues, avec l’audition de 40 témoins d’ici janvier 2026.
La municipalité estime avoir versé, entre 2016 et 2018, des coûts de personnel excessifs pour les foyers gérés par l’Awo. Après élargissement de la plainte, le montant contesté atteint désormais environ 2,6 millions d’euros.
Le procès attendu du couple Richter et « le système Richter »
Toutefois, l’attention reste centrée sur un autre procès très attendu : celui du couple Richter, ancien dirigeant des sections locales d’Awo à Francfort et Wiesbaden. Ils sont considérés comme les cerveaux de ce que la direction actuelle de l’Awo qualifie de « système Richter ».
Un système de privilèges et de préjudices
Selon Petra Rossbrey, présidente du conseil d’administration, le couple a instauré un système de privilèges basé sur une mentalité de « self-service », causant des dommages financiers de plusieurs millions d’euros et portant gravement atteinte à la réputation de l’organisation sociale. Cette déclaration a été faite lors de la première année dite « propre » en 2020.
Conséquences politiques du scandale
Le scandale, qui a éclaté en 2019, concerne des salaires excessifs, des véhicules de fonction luxueux et des emplois fictifs. Environ 120 personnes ont fait l’objet d’enquêtes. L’ancien maire de Francfort, Peter Feldmann (SPD), a été condamné pour corruption et contraint de démissionner. Son ancienne compagne a été reconnue coupable de complicité de détournement de fonds.
Retour de l’acte d’accusation et nouvelles investigations
Le procès du couple Richter n’a toujours pas débuté. Bien que le parquet ait déposé une accusation dès 2022, le tribunal régional a renvoyé le dossier en 2023, demandant des investigations complémentaires. L’acte d’accusation a depuis été reformulé et est à nouveau soumis au tribunal.