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Le 4 juillet 2025, un regard sur l’impact de « Les Dents de la mer », un film qui, cinquante ans après sa sortie, continue d’influencer la perception des requins et freine leur conservation.
Un héritage cinématographique marquant
Sorti le 20 juin 1975 aux États-Unis et le 28 janvier 1976 en France, Les Dents de la mer de Steven Spielberg a laissé une empreinte indélébile sur l’image du requin. Le film présente Bruce, un requin blanc de 7,5 mètres, soit un mètre de plus que les plus grands mâles de l’espèce, comme un prédateur terrifiant qui s’attaque aux baigneurs d’une station balnéaire. Cette représentation a largement contribué à établir une phobie collective autour de l’animal, maintenant appelée « effet Jaws ».
Les faits face aux mythes
Malgré la frénésie médiatique, les faits sont éloquents : environ 50 attaques de requins sur l’homme sont recensées chaque année, dont seulement une dizaine sont mortelles. En comparaison, d’autres animaux, comme le lion ou le chien, causent des dizaines de milliers de morts annuellement. François Sarano, océanologue, souligne que « très souvent, les mythes sont déconstruits par les faits », mais dans le cas des requins, la réalité semble loin de dissiper la peur.
Conséquences de la psychose collective
La psychose engendrée par le film a des répercussions alarmantes pour les requins. Selon Théa Jacob de la WWF, la chasse aux requins a augmenté sur les côtes américaines après la sortie du film, entraînant un déclin significatif de l’espèce. « Ce qu’on dit sur les requins est basé sur un malentendu », déclare François Sarano, qui insiste sur le fait que la méconnaissance de l’animal conduit à sa destruction ou à l’indifférence.
Une espèce en danger
Les requins sont en réalité des espèces menacées. Une étude récente révèle que les populations de requins vivant en haute mer ont chuté de plus de 70 % au cours des 50 dernières années. Chaque année, jusqu’à 100 millions de requins sont tués par l’homme, principalement à cause de la pêche et du commerce d’ailerons. Ces morts sont souvent inutiles, comme le souligne François Sarano, en raison du manque de compréhension autour de l’espèce.
Vers une reconnexion avec la nature
Les rencontres avec des requins sont rares, et le requin blanc est un animal particulièrement craintif. La plupart des espèces de requins sont inoffensives et bien plus petites que celles représentées au cinéma. François Sarano appelle à une reconnexion avec la nature : « Il faut apprendre à nommer les oiseaux, les poissons et les insectes autour de nous », afin de mieux comprendre notre lien avec la biosphère.
Un message pour l’avenir
L’ironie du film réside dans le fait que les véritables antagonistes ne sont pas les requins, mais certains hommes, comme le maire qui privilégie les profits économiques à la sécurité. Alors que la plupart des morts dans le film résultent de la négligence humaine, la mortalité des requins dans la vie réelle est presque entièrement causée par les actions humaines.