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Le risque d’inondation est le principal aléa naturel en France ; l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) publie une nouvelle cartographie 3D destinée à mieux cerner ce danger face au changement climatique.
IGN dévoile une cartographie 3D du risque d’inondation en France
Cette carte, publiée mardi 9 septembre, a été élaborée par l’IGN grâce à un travail de terrain complété par des images aériennes et satellitaires, ainsi que par des outils d’intelligence artificielle. L’opérateur public indique que la cartographie permet d’obtenir des données précises pour mieux « cerner le risque d’inondations, d’éclairer la gestion des cours d’eau » et de « repenser les espaces et le rôle des solutions naturelles ».
L’IGN rappelle que plusieurs formes d’inondation existent : débordement de cours d’eau, submersions marines, ruissellement pluvial et remontée de nappes phréatiques. En France, un habitant sur quatre vit dans une zone exposée aux inondations, ce qui rend la cartographie 3D particulièrement utile pour l’aménagement et la prévention.
« On a voulu montrer l’étendue de ce risque d’inondation, ce qu’il est devenu au fil du temps avec le changement climatique et comment on peut le combattre »
Pour modéliser les trajectoires des précipitations et les écoulements, l’IGN s’appuie sur une nouvelle cartographie 3D couvrant l’ensemble du territoire. Ces données pourront être intégrées à des modèles opérationnels comme Vigicrues afin de prévoir les inondations et d’adapter l’aménagement du territoire, selon Swann Lamarche, chargé de relations partenariales à l’IGN.
« Cette cartographie 3D va être rentrée dans différents modèles comme Vigicrues pour prévoir les écoulements, les inondations, et donc aménager le territoire en conséquence »
Territoires concernés et chiffres marquants en 2024
La nouvelle carte d’exposition met en évidence des zones particulièrement vulnérables. Le pourtour méditerranéen et le Val de Loire apparaissent parmi les territoires présentant le plus grand nombre d’habitants exposés. Une cartographie de la pointe de Penmarc’h (Finistère) souligne, elle, un risque important de submersion marine à l’horizon 2100.
Les débordements de cours d’eau, les crues éclair, les coulées de boue et les submersions marines représentent le premier risque naturel en nombre de communes touchées et en dommages. Selon Météo‑France, l’année 2024 figure déjà parmi les plus pluvieuses de ce siècle, accentuant la vulnérabilité de certains territoires.
L’IGN rappelle également le lien avec le réchauffement : les nuages emmagasinent davantage d’humidité et leur pouvoir de précipitation augmente de 7 % dès que la température de l’atmosphère s’élève de 1 °C. Benoît Thomé, directeur des relations institutionnelles de Météo‑France, met en perspective ces évolutions climatiques et leurs effets sur l’intensité des pluies extrêmes.
« À l’échelle de la France, le réchauffement climatique s’est déjà traduit par une hausse de 12 % de l’intensité des pluies extrêmes par rapport aux années 1960 et nos modèles climatiques prévoient encore une augmentation de 10 % à 15 % de ces mêmes pluies intenses à l’horizon 2050 »
Ces données confirment que la cartographie 3D et les outils de modélisation sont des ressources essentielles pour anticiper les impacts des inondations et orienter les politiques locales de prévention et d’aménagement.
Applications pratiques et accès aux données
Au-delà de la visualisation, l’objectif affiché est d’éclairer la gestion des cours d’eau et de guider les décisions d’aménagement en s’appuyant sur des scénarios précis d’écoulement et d’inondation. Les responsables locaux, les gestionnaires de risque et les services de prévision pourront intégrer ces couches 3D pour améliorer la résilience face au risque d’inondation.
L’IGN indique que la cartographie est accompagnée d’un communiqué détaillant la méthodologie et que les jeux de données sont consultables en ligne via ses outils de diffusion.
Sans aucun ajout d’éléments nouveaux, les informations publiées confirment que la cartographie 3D constitue une avancée technique majeure pour mieux comprendre et gérer le risque d’inondation en France, dans un contexte de changement climatique et d’augmentation des pluies extrêmes.