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Dans la newsletter « Chaleur humaine », le journaliste Nabil Wakim lance un appel original : inviter les lecteurs à écrire une lettre sur le climat, lettre, dialogue, intergénération, adressée à un proche pour tenter de renouer le dialogue et explorer les désaccords familiaux autour des enjeux environnementaux.
Climat, lettre, dialogue, intergénération : écrire pour renouer
Le projet naît d’un message reçu par Nabil Wakim d’une chercheuse, Lou Stührenberg, qui racontait avoir écrit une lettre à son père pour apaiser leurs désaccords sur le climat. Dans la newsletter hebdomadaire « Chaleur humaine » — envoyée tous les mardis à 12h — le journaliste propose aux auditeurs et aux lecteurs de tenter la même expérience : prendre la plume pour expliquer ce que l’on pense, rappeler ce qui lie, sans chercher à imposer un point de vue.
« Bonjour Nabil, J’ai une idée que j’aimerais partager avec les auditrices et les auditeurs de “Chaleur humaine”. Mon père et moi sommes très proches, mais nous avons de francs désaccords sur le climat. Il se trouve que c’est mon domaine de recherche, alors, il y a plus d’un an, je lui ai écrit une lettre pour essayer de poser nos différends sans s’engueuler. Souvent, on présente la crise climatique comme une rupture entre générations, mais il me semble qu’il y a beaucoup d’autres choses à explorer dans ce rapport intergénérationnel (avec peut-être parfois plus d’espoir). C’est peut-être même un moyen pour recréer du dialogue. Je ne crois pas être la seule à me poser ces questions. Peut-être que d’autres personnes qui écoutent “Chaleur humaine” pourraient avoir envie de faire la même chose ? »
Question posée par Lou Stührenberg à l’adresse [email protected].
Ma réponse : J’ai reçu cet e-mail de la chercheuse Lou Stührenberg il y a quelques mois, et il m’est resté dans la tête longtemps. J’aimerais proposer à celles et ceux qui nous lisent de se prêter au jeu : écrire une lettre à un proche, un parent, un ami, un collègue de travail avec qui vous avez eu un différend sur les questions de climat, de biodiversité et d’environnement. Une sélection de lettres sera ensuite lue dans de prochains épisodes du podcast « Chaleur humaine ».
Modalités de participation et calendrier — envoyer une lettre avant le 31 octobre 2025
Voici les consignes pratiques pour participer au projet :
- Écrivez à une personne réelle que vous aimez — un parent, un ami, un collègue — avec qui vous avez eu un différend sur le climat ou l’environnement.
- Vous pouvez inviter cette personne à répondre à la même forme si elle le souhaite.
- Faites référence à des discussions passées ou à des moments partagés, ou imaginez la conversation que vous auriez voulu avoir.
- Ne pas dépasser 5 000 signes espaces compris.
- Envoyez votre lettre avant le 31 octobre 2025.
- « Il va sans dire que nous ne conservons aucune donnée, et que nous n’utiliserons le contenu des lettres qu’avec votre accord. »
Les lettres reçues pourront être lues dans des épisodes futurs du podcast « Chaleur humaine ». L’initiative vise à partager des idées, des exemples et des témoignages pour enrichir le débat sur la manière de parler du climat sans rompre les liens affectifs.
Pourquoi cette initiative dialogique a du sens
Nabil Wakim rappelle qu’il a déjà consacré plusieurs épisodes du podcast à la question « comment parler du climat ? » et cite des conversations avec des personnalités variées — des scientifiques, des sociologues, des acteurs du débat public — qui ont abordé la pédagogie et la communication autour des enjeux climatiques. Ces épisodes montrent que si le débat public peut paraître polarisé, la société française, selon enquêtes et travaux, est souvent moins tranchée qu’on l’imagine.
Le fil conducteur de l’appel à écrire est simple : permettre d’ouvrir un espace de parole respectueux où l’on peut dire ses convictions sans chercher à convertir, et où l’on peut rappeler les liens qui unissent malgré les désaccords. L’exercice de la lettre offre ce cadre, plus intime et réfléchi qu’une conversation tendue.
Suggestions de lecture et épisodes liés
Parmi les propositions proposées par l’animateur pour prolonger la réflexion figurent un épisode consacré aux sols avec le biologiste Marc-André Selosse, ainsi que des entretiens sur la pédagogie climatique. Sur sa table de nuit, Nabil évoque le livre d’Eric Aeschimann, Les vipères ne tombent pas du ciel. L’écologie au défi des classes populaires (Les Liens qui libèrent, 224 pages, 19,90 €), commentaire que le journaliste juge pertinent pour repenser une écologie moins technocratique et plus proche des préoccupations du plus grand nombre.
Le projet d’écriture reste ouvert à tous les auditeurs et lectrices qui souhaitent transformer une tension familiale en un échange écrit, posé et, possiblement, ressourçant.