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Impact de l’élevage sur le climat : un enjeu majeur
Le secteur de l’élevage, avec son ampleur considérable, est devenu un facteur clé dans le phénomène du réchauffement climatique, contribuant de manière significative aux changements climatiques mondiaux. Ce qui rend son impact particulièrement préoccupant, c’est son intégration dans le système de consommation quotidienne des êtres humains.
Les émissions de gaz à effet de serre
Un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) révèle que l’élevage de bétail pour la production de viande et de lait émet environ 3,8 gigatonnes de dioxyde de carbone par an, représentant environ 62 % des émissions totales provenant du secteur de l’élevage.
Les vaches, en particulier, contribuent de manière significative à ces émissions en raison de leur processus de digestion, qui produit du méthane, libéré principalement par les rots. Des études montrent que le méthane a un impact sur le réchauffement climatique 28 à 34 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone sur une période de 100 ans.
Sources d’émissions variées
La FAO estime que la digestion est responsable d’environ 40 % des émissions du secteur de l’élevage. Cependant, d’autres sources d’émissions incluent la production d’aliments pour animaux, le transport des animaux, et d’autres activités connexes. L’élevage et l’établissement de fermes de cultures fourragères entraînent également des émissions de dioxyde de carbone par le biais de la déforestation, utilisée pour créer des pâturages ou cultiver des aliments pour animaux, ainsi que par l’utilisation d’énergie dans les processus d’élevage et de transport.
De plus, le protoxyde d’azote, provenant des déchets des animaux et des engrais utilisés pour les cultures fourragères, a un potentiel de réchauffement climatique 270 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
Des conséquences environnementales graves
Selon certaines études, le méthane, qui est l’un des gaz à effet de serre les plus puissants, est responsable d’environ 10 % du réchauffement climatique net depuis la révolution industrielle. En outre, la FAO rapporte que l’élevage et les systèmes agricoles génèrent environ 6,2 milliards de tonnes d’équivalents dioxyde de carbone par an, ce qui représente environ 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’origine humaine.
Des surfaces vastes sont utilisées pour l’élevage, limitant leur utilisation à d’autres fins, comme l’agriculture durable.
Problèmes liés au modèle de consommation
Le secteur de l’élevage est également lié à la déforestation massive, notamment en Amazonie, pour créer des pâturages ou cultiver des cultures fourragères comme le soja. Cela réduit la capacité des forêts à absorber le dioxyde de carbone, aggravant ainsi le changement climatique.
La FAO souligne qu’un tiers des terres arables sur la planète est actuellement consacré à la culture de fourrages pour le bétail. L’élevage nécessite également des quantités énormes d’eau pour irriguer les cultures fourragères et abreuver les animaux, ce qui limite l’utilisation de ces espaces pour d’autres activités, comme l’agriculture durable.
Le surpâturage entraîne également une dégradation des sols et une perte de fertilité, diminuant leur capacité à stocker du carbone.
Perspectives d’avenir
La production et le traitement des aliments pour animaux sont responsables d’émissions supérieures à celles de la digestion, surtout à cause de la combustion de combustibles fossiles pour faire fonctionner les équipements agricoles et pour le chauffage ou le refroidissement des bâtiments et des infrastructures. Lorsque les éleveurs ou les producteurs de viande bovine déboisent pour créer des pâturages, d’importantes quantités de carbone sont libérées, soit rapidement par combustion, soit plus lentement par décomposition.
Selon les données de la FAO, il est prévu que la demande de produits d’origine animale augmente de 20 % d’ici 2050, ce qui pourrait intensifier la déforestation dans certaines régions du monde, notamment dans les forêts tropicales amazoniennes en Amérique du Sud, en particulier au Brésil.
Le secteur de l’élevage et ses activités connexes émettent plus de gaz à effet de serre que l’ensemble du secteur des transports mondial. En tant que secteur vital lié à l’alimentation et à la consommation, cette tendance à la hausse pourrait entraîner une augmentation des émissions, ce qui compromettrait les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et exacerberait la crise climatique.