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Les investissements des collectivités territoriales pour le climat ont récemment franchi le seuil symbolique des 10 milliards d’euros. Cependant, cet effort reste insuffisant face aux objectifs à atteindre.
Un engagement indispensable
Les initiatives telles que le développement des pistes cyclables, l’amélioration des transports en commun, la rénovation énergétique des bâtiments publics et du parc social, ainsi que l’extension des réseaux de chaleur utilisant le biogaz et le bois, sont essentielles. De plus, les dispositifs d’accompagnement destinés aux particuliers et aux entreprises, ainsi que les efforts d’animation locale, témoignent de l’importance de l’engagement des collectivités territoriales pour favoriser la transition énergétique.
Des progrès notables mais insuffisants
Selon une étude publiée mi-septembre par l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) et la Banque postale, les investissements des communes, départements et régions en faveur du climat sont en forte hausse, passant de près de 7 milliards d’euros en 2019 à presque 10 milliards en 2023. Toutefois, cette augmentation doit être nuancée en raison de l’inflation, et elle demeure inférieure aux besoins identifiés. En effet, pour les secteurs couverts par l’étude, un accroissement de 11 milliards d’euros par an serait nécessaire entre 2024 et 2030.
Des objectifs climatiques revus à la hausse
Ce montant de 11 milliards d’euros est supérieur aux 6 milliards estimés précédemment par I4CE et La Banque postale. La nécessité de ce chiffre supplémentaire est largement due à l’augmentation des objectifs climatiques nationaux, qui visent une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990.
Les défis financiers des collectivités
Pour atteindre ces objectifs, il est crucial de ne pas limiter les capacités d’action des collectivités locales. L’étude souligne que la mise en œuvre de la loi de programmation des finances publiques (LPFP) pourrait s’avérer incompatible avec les investissements climatiques nécessaires, à moins de réviser les équilibres de la décentralisation.
La LPFP de 2023 impose une réduction de la dette des collectivités, ce qui pourrait restreindre les investissements destinés au climat. En effet, l’épargne générée par les collectivités, qui représente un tiers de leurs dépenses d’investissement, pourrait diminuer.
Quatre leviers pour un avenir durable
Pour répondre à ces défis, plusieurs leviers doivent être actionnés simultanément :
- Redirection des investissements : privilégier les projets favorables à l’action climatique, même si cela implique d’abandonner certains projets moins bénéfiques.
- Augmentation des fonds propres : cela pourrait passer par une légère augmentation des impôts locaux, tout en restant mesuré.
- Subventions publiques : un soutien accru de l’État est nécessaire, notamment par l’indexation de la dotation globale de fonctionnement sur l’inflation.
- Emprunt : bien que les marges soient limitées, les collectivités doivent envisager d’emprunter davantage.
Il est donc impératif de mobiliser tous ces leviers en synergie pour atteindre les objectifs climatiques ambitieux fixés pour les années à venir.