Table of Contents
La sécheresse persistante touche le Maroc pour la septième année consécutive, mais cela n’empêche pas le pays de se positionner parmi les dix premiers producteurs mondiaux d’avocats, un fruit particulièrement gourmand en eau.
Un paradoxe environnemental
Fatima Tamni, députée de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), a qualifié la situation d’« un paradoxe environnemental et économique préoccupant ». Elle a soulevé des inquiétudes concernant l’augmentation des exportations d’avocats vers le Canada, malgré des conditions climatiques défavorables. Dans une question adressée au ministre de l’Agriculture, Ahmed Bouari, elle a exprimé : « Alors que le Maroc souffre de sécheresses récurrentes et d’une baisse alarmante du niveau des eaux souterraines et de surface, il continue d’accroître ses exportations d’avocats, l’un des produits agricoles les plus gourmands en eau. » Au cours de la campagne 2024-2025, le Maroc a établi un record d’exportations de ce fruit, avec des expéditions dépassant 1 180 tonnes, équivalent à plus de 1,18 milliard de litres d’eau.
Origine de la culture de l’avocat au Maroc
D’après les informations fournies par le ministère de l’Agriculture, la culture des avocatiers a été introduite pour la première fois dans la région du Loukkos, au nord-ouest du Maroc, en 1988 et 1989, sur une superficie de 3 hectares. Cette initiative a montré une adaptation exceptionnelle aux conditions climatiques locales. Cependant, le succès croissant de cette culture a placé le Maroc dans le top 10 mondial des producteurs d’un fruit tropical, malgré les défis environnementaux. Pour la saison actuelle, les producteurs prévoient une récolte record de 115 000 tonnes, presque le double de la saison précédente qui avait enregistré 65 000 tonnes.
Des rendements élevés malgré la sécheresse
Les données révèlent qu’aujourd’hui, les rendements moyens se chiffrent à 10 tonnes par hectare. Ce chiffre souligne non seulement la productivité de la culture des avocats au Maroc, mais soulève également des questions sur la gestion durable des ressources en eau dans un contexte de rareté croissante. Les avocats, bien qu’ils soient de plus en plus exportés, exigent une attention particulière quant à leur impact sur l’environnement et la disponibilité de l’eau.