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Le projet Iter s’affirme comme l’une des entreprises scientifiques les plus ambitieuses du XXIe siècle. En visant à reproduire sur Terre la fusion nucléaire, processus énergétique qui alimente les étoiles, Iter pourrait révolutionner notre manière de produire une énergie propre et quasi inépuisable. Situé à Saint-Paul-Lès-Durance, dans les Bouches-du-Rhône, ce réacteur expérimental est le fruit d’une collaboration internationale unique, réunissant l’Union européenne, les États-Unis, la Chine, la Russie, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde.
Le fonctionnement exceptionnel d’Iter et la fusion nucléaire
La fusion nucléaire nécessite des conditions extrêmes : pour que les noyaux d’hydrogène fusionnent en hélium et libèrent une immense quantité d’énergie, la température doit atteindre environ 150 millions de degrés Celsius. Sur Terre, maintenir un plasma à une telle température demande un système technologique très avancé.
Pour confiner ce plasma brûlant, Iter utilise un ensemble complexe de bobines électromagnétiques. Parmi elles, le solénoïde central est essentiel, car il génère le champ magnétique qui maintient ce plasma en suspension. Ce solénoïde fait partie des six modules qui composent le système magnétique sophistiqué d’Iter.
L’aimant le plus puissant jamais construit
Une étape majeure a récemment été franchie avec la finalisation, aux États-Unis, du dernier composant de l’aimant principal d’Iter. Cet aimant est reconnu comme « le plus puissant du monde », capable de produire un champ magnétique de 13 teslas, ce qui correspond à une intensité 280 000 fois supérieure au champ magnétique terrestre.
Ce solénoïde central impressionne par ses dimensions et sa masse : il pèse environ 1 000 tonnes et mesure 18 mètres de hauteur. Sa puissance est telle qu’il pourrait, selon les mots des scientifiques, « soulever un porte-avions » hors de l’eau.
Alain Bécoulet, directeur scientifique du projet Iter, a exprimé sa fierté en annonçant que « l’ensemble de l’aimant Iter est désormais fabriqué ». Cette réussite illustre les prouesses techniques accomplies et la réussite d’une coopération internationale exemplaire.
Défis et perspectives pour le futur d’Iter
Depuis son lancement officiel en 2006, Iter a rencontré plusieurs obstacles. Le calendrier a été repoussé, avec la production du premier plasma désormais prévue pour au moins 2033, soit bien plus tard que les estimations initiales. De plus, le budget total a été réévalué à la hausse, avec un surcoût estimé à environ 5 milliards d’euros.
Malgré ces défis, Pietro Barabaschi, directeur général d’Iter, insiste sur l’importance du « cadre de coopération internationale » qui accompagne et soutient ce projet ambitieux, même face aux évolutions politiques mondiales.
La construction du tokamak, cœur du réacteur où se déroulera la fusion, nécessitera encore plusieurs années avant d’être achevée. L’objectif est d’atteindre une puissance stable pour un fonctionnement optimal d’ici 2036.