Accueil ActualitéScienceUne avancée révolutionnaire : le traitement de l’Alzheimer chez la souris

Une avancée révolutionnaire : le traitement de l’Alzheimer chez la souris

par Marie
France

Une équipe de scientifiques américains affirme avoir réalisé une percée majeure : inverser le cours de la maladie d’Alzheimer chez des souris de laboratoire. Cette découverte, publiée dans la revue spécialisée Cell Reports Medicine, suggère que le cerveau, même endommagé, possède la capacité de se réparer si l’équilibre énergétique cellulaire est restauré.

Un espoir concret pour le traitement Alzheimer et la neurodégénérescence

La maladie d’Alzheimer prive des millions de personnes de leur identité et de leurs capacités cognitives. Jusqu’à présent, la plupart des recherches se concentraient sur le ralentissement du déclin. Or, une étude menée par l’Université Case Western Reserve (CWRU) dans l’Ohio change la donne. Les chercheurs ont administré un composé puissant, le P7C3-A20, à des rongeurs atteints de la maladie.

« Le message clé est un message d’espoir : les effets de la maladie d’Alzheimer ne sont peut-être pas inévitablement permanents », a déclaré Andrew A. Pieper, professeur de neurosciences et auteur principal de l’étude. Selon lui, le cerveau endommagé peut, sous certaines conditions, « se réparer lui-même et retrouver ses fonctions ».

Le mécanisme clé : la restauration du NAD+

Au cœur de cette recherche médicale se trouve une molécule cruciale : le NAD+ (nicotinamide adénine dinucléotide). Cette coenzyme, essentielle au métabolisme cellulaire, diminue naturellement avec l’âge. Chez les patients atteints d’Alzheimer, cette baisse est drastique, empêchant les cellules cérébrales de maintenir leur fonctionnement normal et de lutter contre l’inflammation.

Contrairement aux approches précédentes qui visaient uniquement les plaques amyloïdes ou les enchevêtrements de protéines tau, l’équipe s’est concentrée sur la restauration des niveaux de NAD+. Le composé P7C3-A20 agit en rétablissant cet équilibre énergétique, permettant au cerveau de combattre la neurodégénérescence de l’intérieur.

Des résultats spectaculaires sur des stades avancés

Pour valider leur hypothèse, l’équipe a travaillé sur deux cohortes de souris génétiquement modifiées pour développer la maladie (l’une via la protéine amyloïde, l’autre via la protéine tau). Si le traitement a réussi à prévenir l’apparition de la maladie chez les jeunes souris, les résultats les plus impressionnants concernent le groupe traité à un stade avancé.

Des souris âgées de six mois, souffrant déjà de troubles cognitifs sévères, ont reçu des injections du composé. Le résultat fut sans appel : elles ont totalement recouvré leurs capacités cognitives et leurs niveaux de NAD+ sont revenus à la normale. « Voir cet effet sur deux modèles animaux très différents renforce l’idée que la guérison d’une maladie avancée pourrait être possible chez l’homme », souligne le professeur Pieper.

Vers des essais cliniques humains

Cette avancée s’inscrit dans une vague d’études prometteuses qui laissent entrevoir un avenir où Alzheimer pourrait être traité, voire guéri. Des experts, comme le professeur Tara Spires-Jones de l’Université d’Édimbourg, estiment que des traitements « véritablement transformateurs » pourraient voir le jour d’ici cinq à dix ans.

Toutefois, les chercheurs appellent à la prudence. Bien que le P7C3-A20 offre une voie sûre pour augmenter le NAD+, la prise de précurseurs chimiques en vente libre pour booster cette molécule peut s’avérer dangereuse, augmentant parfois les niveaux jusqu’à la toxicité. L’équipe prépare désormais le terrain pour de futurs essais cliniques sur l’homme, espérant transformer cet espoir de laboratoire en réalité thérapeutique.

Source: https://futurism.com/health-medicine/alzheimers-mice-cured

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