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Voyager 2 et 1 : 50 ans d’ingéniosité pour prolonger leur mission

by Sara
Voyager 2 et 1 : 50 ans d'ingéniosité pour prolonger leur mission
France

Les sondes spatiales Voyager 1 et Voyager 2, lancées en 1977, continuent de faire la fierté de la NASA grâce à leur longévité exceptionnelle et à l’ingéniosité de leurs ingénieurs. Bien qu’elles aient encore entre 10 et 15 ans d’hydrazine, leur carburant, la dégradation du plutonium qui alimente leurs systèmes électriques représente un défi de taille.

Un défi de communication pour Voyager 1

Récemment, Voyager 1 a rencontré des problèmes de communication entre décembre 2023 et avril 2024. Kareem Badaruddin, responsable technique de la mission Voyager, a expliqué : « Nous avons convoqué une douzaine d’experts de la NASA sur les antennes, les logiciels, la mémoire et le matériel électronique. Finalement, nous avons compris que c’était un problème de corruption d’une unité de mémoire. » Le moment décisif est survenu lorsque les ingénieurs ont identifié un message répétitif, « 333b », dans des communications apparemment incompréhensibles.

Célébrations quand l’antenne de Voyager 1 a recommencé à émettre, en avril 2024. Kareem Badaruddin est à gauche.

Gestion de l’énergie et de la chaleur

La dégradation du plutonium entraîne une perte d’environ 4,5 watts par an. Pour pallier cette situation, l’équipe de la NASA a dû couper l’alimentation des instruments non essentiels, comme l’antenne de transmission à haut débit et les caméras, qui ne sont d’aucune utilité en raison du manque de lumière.

Sonde Voyager

Linda Spilker, responsable scientifique de Voyager, a mentionné qu’il pourrait bientôt être nécessaire d’utiliser certains instruments scientifiques par alternance afin de minimiser le chauffage des lignes d’alimentation en hydrazine.

La résurrection d’un moteur

Un développement inattendu a eu lieu au printemps : la réactivation d’un moteur de Voyager 1, qui avait été considéré comme hors d’usage depuis 2004. Bien que ce moteur ne soit pas encore utilisé, il ouvrira la voie à un prolongement de la durée de vie de la sonde. La NASA a découvert que les ballons de silicone des réservoirs d’hydrazine se dissolvent dans le carburant, contaminant ainsi les moteurs et les obstruant à plus de 90 %.

La Terre vue par Voyager 1 d’une distance de 6 milliards de kilomètres en 1990

Un mystère persistant

Un des mystères de ces dernières années est la hausse inhabituelle du champ magnétique et de la densité de plasma autour de Voyager 1. Initialement interprété comme lié à une éruption solaire, ce phénomène persiste depuis cinq ans, et les chercheurs espèrent le comprendre davantage dans les années à venir.

Cette situation pourrait être le signe d’une forme irrégulière de l’héliopause, la limite où les particules interstellaires ne pénètrent pas. Les données des deux sondes indiquent que cette zone est plus étendue que prévu, et Voyager 1 n’a pas encore atteint la zone de « vent interstellaire pur », qu’elle pourrait atteindre dans environ cinq ans.

Des scientifiques dévoués

Ed Stone, premier responsable scientifique du programme, a pris sa retraite en 2022 à l’âge de 84 ans, après avoir consacré 50 ans à la mission des sondes. Linda Spilker, qui a également une longue carrière dans le domaine, envisage de continuer jusqu’en 2027 pour célébrer le 50e anniversaire des Voyager.

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