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Second tour Les promesses des partis français sur l’immigration et les musulmans
Le récent scrutin sur la loi controversée sur l’immigration a placé la question des migrants au cœur des programmes des trois principaux partis politiques lors des élections législatives anticipées en France. Alors que l’extrême droite a peu de chances de remporter la majorité absolue à l’Assemblée nationale, les musulmans de France restent inquiets de devenir les premières victimes potentielles.
Voici un aperçu des principales propositions de l’extrême droite, de l’alliance de gauche et de la coalition présidentielle dans ces élections concernant les dossiers de l’immigration et des musulmans.
L’extrême droite
Jordan Bardella, leader du Rassemblement national d’extrême droite, n’a pas caché son intention de se concentrer sur des mesures d’urgence en matière de sécurité et d’immigration lors de ses premières semaines en tant que Premier ministre pour « sauver le peuple français de l’afflux migratoire » et lutter contre les « idéologies islamiques et tous leurs réseaux sur le territoire national ».
Dans ce contexte, le parti propose un projet de loi visant à supprimer toutes les exemptions empêchant l’expulsion des étrangers « criminels » (entendre extrémistes) et « islamistes », ainsi qu’à rétablir la criminalisation du séjour illégal, abrogé par l’ancien président François Hollande.
Le programme du parti met l’accent sur la « priorité nationale » en matière d’accès au logement social et à l’emploi, Bardella affirmant lors d’une conférence de presse que « les postes stratégiques de l’État seront réservés aux citoyens français », y compris les citoyens binationaux.
L’extrême droite souhaite également que seuls les Français bénéficient des prestations sociales et que l’accès aux avantages sociaux non basés sur les cotisations, comme le Revenu de Solidarité Active (RSA), soit conditionné à 5 années de travail en France.
Le parti de Marine Le Pen propose également la création de « frontières doubles » en ouvrant des négociations avec les partenaires européens pour maintenir la libre circulation de Schengen pour les seuls citoyens européens et renforcer les sanctions contre les employeurs travaillant illégalement.
L’alliance de gauche
L’annulation de la loi sur l’immigration adoptée en début d’année est l’une des priorités du « Nouveau Parti populaire national » afin de garantir un « accueil humain » pour les étrangers en donnant un accès complet aux soins de santé gouvernementaux (AME) et en mettant en place des hébergements d’urgence pour offrir un accueil inconditionnel et héberger les sans-abri dans des logements vacants en cas d’urgence.
Pour faciliter la mise en œuvre de ce programme, l’alliance de gauche, composée du parti « La France audacieuse », du « Parti socialiste », du « Parti environnemental » et des communistes, promet d’abroger les lois sur l’asile et l’immigration des années 2018 et 2023 le plus rapidement possible, de permettre aux demandeurs d’asile de travailler, d’inclure la situation des déplacés climatiques dans les mesures, de faciliter l’obtention de la citoyenneté française.
De plus, la gauche prévoit de revoir la « Charte européenne sur l’immigration et l’asile », adoptée par le Conseil de l’Union européenne le 14 mai dernier, de créer des voies légales et sécurisées d’immigration en France et d’accorder à tous les enfants nés en France leurs pleins droits.
En ce qui concerne la laïcité, l’alliance met l’accent sur la lutte contre toutes les formes de sectarisme et de fondamentalisme, ainsi que sur les attaques contre l’interdiction du port de symboles religieux dans les écoles et l’utilisation politique des religions, tout en appelant à poursuivre et punir les auteurs de commentaires ou d’actions racistes et hostiles à l’islam et à « l’antisémitisme ».
La coalition présidentielle
Comme toujours, la coalition présidentielle lie la question de l’immigration aux problèmes d’insécurité. Lors d’une conférence de presse le 12 juin, le président Emmanuel Macron a évoqué une « préoccupation existentielle » et un « sentiment de privation », soulignant la nécessité de poursuivre les efforts pour plus de sécurité, de fermeté et de mise en œuvre des lois adoptées pour limiter l’immigration irrégulière.
La coalition présidentielle, regroupant le « Renaissance Party », le « Mouvement démocrate » et le « Parti des perspectives » ainsi que l’Union des démocrates indépendants, reste attachée à certaines mesures précédemment dévoilées, telles que l’octroi de permis de séjour sous conditions spécifiques telles que la maîtrise de la langue française et le respect des valeurs républicaines, ainsi que l’organisation de la régularisation des immigrés irréguliers travaillant dans les métiers en pénurie.
De plus, le Président de la République insiste sur le renforcement de la surveillance des « mineurs non accompagnés » car ils posent un « problème de sécurité », en plus d’expulser « tout étranger extrémiste représentant une menace pour l’ordre public du territoire national ». Il convient de noter que 12 000 personnes ont été expulsées depuis 2012, selon des déclarations antérieures du Premier ministre Gabriel Attal.
Grâce à la réforme récente de la loi sur l’immigration européenne, Macron espère établir des centres de rétention aux frontières extérieures de l’Europe pour évaluer le statut des migrants avant leur arrivée en France, tout en continuant d’accueillir « les chercheurs, les médecins, les étudiants hautement qualifiés et les travailleurs qualifiés dont notre tissu économique a besoin ».
Après la résolution soudaine du Sénat, le Président français souhaite ouvrir un « vaste débat sur la laïcité », tout en notant en même temps que « la laïcité n’est pas toujours mise en œuvre correctement parfois, et nous ne sommes pas à l’abri et devons ـ comme l’a fait l’ancien Président Jacques Chirac il y a 20 ans ـ ouvrir un grand débat pacifique sur la laïcité ».