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La question de la sécurité Ukraine, Poutine, soutien aérien, Trump, Europe reste au cœur des discussions après le sommet de Washington : les engagements publics contrastent avec de fortes incertitudes sur les modalités concrètes et les conditions posées par Moscou.
Sécurité Ukraine, Poutine, soutien aérien, Trump, Europe : positions et limites
Après le sommet de Washington, les dirigeants occidentaux ont affiché un optimisme prudent, mais le chancelier allemand a prévenu : « Les prochaines étapes seront les plus difficiles. » Les déclarations américaines ont clarifié une chose : les États‑Unis n’enverront pas de troupes au sol en Ukraine, selon le président Donald Trump.
Lors d’une interview téléphonique sur Fox News, le locataire de la Maison‑Blanche a catégoriquement écarté des « boots on the ground », donnant sa parole qu’il n’enverrait pas de soldats américains en Ukraine. Il a toutefois laissé la porte entrouverte à un soutien aérien, expliquant : « En matière de sécurité, [les Européens] sont prêts à envoyer des hommes sur le terrain. Nous sommes prêts à les aider sur certains points, en particulier, sans doute, … par les airs ». La porte‑parole de la Maison‑Blanche, Karoline Leavitt, a qualifié le soutien aérien d’« une possibilité ».
Si des systèmes de défense antimissile semblent plausibles, rien n’indique pour l’heure que Washington acceptera d’envoyer ses chasseurs pour faire respecter une zone d’exclusion aérienne. L’Ukraine a réclamé une « no fly zone » à plusieurs reprises depuis le début du conflit, mais l’Occident n’a jamais pris l’engagement d’affronter directement la Russie pour l’imposer.
Sur la scène internationale, Donald Trump a affirmé entouré de responsables européens : « Dans une avancée très significative, le président Poutine a donné son accord pour que la Russie accepte des garanties de sécurité pour l’Ukraine ». Interrogé sur la possible présence de soldats européens en Ukraine, il a déclaré : « Je ne pense pas que ça sera un problème, mais on ne sait jamais. » En réaction, le diplomate russe Mikhail Ulyanov a répliqué : « Moscou a été absolument clair : le déploiement de contingents militaires étrangers en Ukraine est totalement exclu ».
Commission USA‑UE‑Ukraine et rôle de Marco Rubio
Selon le média américain Axios, une commission conjointe USA‑UE‑Ukraine a été mise en place pour élaborer une proposition de garanties de sécurité. Donald Trump a chargé son secrétaire d’État Marco Rubio de coordonner les efforts avec l’Europe.
Marco Rubio est perçu comme un acteur favorable à une ligne ferme envers Moscou : par le passé il a qualifié Vladimir Poutine de « criminel de guerre » en 2017 et, après l’invasion de 2022, a affirmé que les États‑Unis soutiendraient l’Ukraine « aussi longtemps qu’ils seront prêts à se battre ». Ce positionnement contraste avec d’autres figures de l’administration, notamment le vice‑président J.D. Vance, qui avait tenu des propos très indifférents à l’égard de l’Ukraine lors d’échanges antérieurs.
Sur le plan militaire, plusieurs responsables européens ont évoqué l’idée d’un mécanisme inspiré de l’article 5 de l’OTAN, appliqué à une « coalition des volontaires » destinée à garantir la sécurité de l’Ukraine sans adhésion formelle à l’Alliance. Selon Reuters, les chefs d’état‑major de l’OTAN devaient se réunir ce mercredi, avec la participation en visioconférence du chef d’état‑major des armées américaines, Dan Caine.
Rencontre Poutine–Zelensky : conditions, lieux et réticences
Le calendrier d’une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky demeure flou. Donald Trump a assuré que Poutine et Zelensky « sont dans le processus pour organiser une rencontre » et a expliqué qu’il avait voulu laisser les deux dirigeants se rencontrer d’abord en bilatéral : « J’ai pensé qu’il valait mieux les laisser se rencontrer d’abord. Ils s’entendent peut‑être un peu mieux que je ne le pensais… Sinon, je n’aurais pas organisé la réunion [bilatérale], j’aurais organisé une trilatérale. »
Du côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé qu’une telle rencontre « devait être préparée avec le plus grand soin […], étape par étape, en commençant par le niveau des experts puis en passant par toutes les étapes nécessaires ». Le Kremlin n’a, à ce stade, pris aucun engagement ferme.
Le lieu de la rencontre fait déjà débat. Poutine a proposé Moscou, proposition rejetée par Kiev. Budapest figure dans une short‑list après des échanges téléphoniques entre Trump et le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, mais le choix serait difficile pour l’Ukraine : c’est à Budapest que l’Ukraine avait renoncé à son arsenal nucléaire en 1994, en échange de garanties d’intégrité territoriale qui ont été ensuite mises à mal. Istanbul, où des rencontres russo‑ukrainiennes ont déjà eu lieu, est également évoquée. La Suisse, proposée par le président français Emmanuel Macron, a suggéré Genève comme lieu neutre et a indiqué qu’elle offrirait « l’immunité » à Poutine s’il « vient pour une conférence de paix ».
En parallèle des discussions diplomatiques, les opérations militaires se poursuivent : après le sommet de Washington, la Russie a lancé une attaque aérienne importante contre le centre de l’Ukraine, mobilisant selon l’armée de l’air ukrainienne 270 drones et 10 missiles.